samedi 31 janvier 2009

Attali vs Sand

Au détour d'un bureau de presse: la lecture d'un entretien entre Jacques Attali et Shlomo Sand retranscrit dans l'Express. Le terme d'entretien est plutôt galvaudé pour qualifier cet échange, ce dialogue de sourds qui illustre deux points de vue opposés, fondamentalement inconciliables. Ce qui fait rire d'ailleurs, par cette absurdité révélée, ce jeu de ping-pong auquel se prêtent deux érudits qui se rapportent tantôt à l'histoire "mythique" puis à l'histoire "réelle", traduit aussi l'obstination et le doute, la dualité qui habite l'état d'Israël, le peuple qui s'y réfère.


http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/les-racines-et-le-doute-de-l-identite-juive_736405.html

Goldberg Variations 1-7 de J.S Bach (interp. Glenn Gould)

Quand on sait que cet interprète de génie était un grand misanthrope...

Ma résilience (Nâdiya)

La Résilience selon Nâdiya

La chanteuse expose sa vision de la résilience... qu'elle a manifestement confondu au départ avec le mot silence, puis résistance... On est alors en droit de se demander si cette affaire n'est pas qu'une histoire de syllabes, de pieds ou de rime. La présence de ce terme introduit par l'éthologue français Boris Cyrulnik peut en effet surprendre. Mais après tout cette notion peut tout à fait trouver sa place dans une chanson, dans la mesure où elle désigne la capacité des hommes à surmonter des épreuves traumatisantes à travers l'expérimentation d'actes de compensation. C'est un principe qui est d'ailleurs dans le registre de la chanteuse qui a, comme chacun sait, déjà surmonté tant d'épreuves, tel un roc ou "comme un rock", entend "vivre et survivre" et écouter, selon le titre de son tube: "parle-moi", sur la base de son expérience acquise au fil des années... La voici cette fois "debout", "face à [sa] résilience", "face à [elle]-même", observant fièrement le chemin parcouru, se félicitant avec sagesse et humilité de son parcours: femme méprisée puis chanteuse à succès, désormais émancipée, engagée quotidiennement dans le combat de Toutes... La tournure des paroles peut prêter à sourire mais on perçoit l'idée ! La chanteuse fait partie de ces jeunes gens qui chantent la réussite sur fond de misère sociale, comme ceux qui exaltent LA RUE, (pas la grève, ce combat n'est pas le leur), tout en prônant la voie d'une réussite immédiate, illégale ou méritante et vertueuse, quasi-divine... Ils traduisent ainsi l'arrachement d'une génération (notamment issue de l'immigration) à certains déterminismes, voire à la fatalité. Ce sont des "One self men" qui se sont faits "tout seul", selon l'expression de "la rue", de cet état sauvage qui s'étend jusqu'à Neuilly. On note que ces derniers n'ont d'ailleurs aucune culture politique, ce qui explique sans doute leur rapide adhésion au ventre mou du showbiz et l'inspiration qu'ils trouvent du côté de la musique militaire. C'est là le chant d'une époque...

Le monde du Meshugah

pas de vent et un petit train circule fidèlement et courtoisement autour de la caisse d'une échoppe, un gendarme qui aurait aussi un métier et, amusé, nul ne voit les hommes en bleu dans certaines bourgades reculées des Landes, un ronronnement bruyant dévale les rues et le ciel est comme cisaillé de tonnerre, les toits et les murs reflètent, teintent et apaisent l'air du gris-blanc des nuages, c'est le temps de la stabilité, du sursis précédant fraîcheur et timide bruine éparse,

jeudi 29 janvier 2009

Shlomo Sand

Shlomo Sand, historien israélien:
L'historien israélien Shlomo Sand a récemment publié un livre qui a soulevé l'attention par son titre provocateur, « Comment le peuple juif fut inventé ? », et par conséquent la polémique. Les critiques divergent à son égard. Il faut dire que la thèse de l'historien consiste à revoir l'unité du peuple juif.

Entretien avec l'historien (Télérama n° 3081)

http://www.telerama.fr/idees/israel-a-t-il-perdu-la-guerre-entretien-avec-l-historien-israelien-shlomo-sand,38589.php

mercredi 28 janvier 2009

Le monde du Meshugah

si Maria Renati expose ses gravures du 10 au 28 février, "la francophonie existe", la première lettre O est un maelström de vert, jaune, violet et rouge, sur les portes menant au parking souterrain à la peinture ou à la bombe noire, ceci : "génocid culturel", des coulées noires, cette affichette un peu partout sur les murs et les portes : "70% des français approuvent la grève nationale, et toi que fais-tu jeudi? SUD", des boules de papier spongieux mâché collé tourneboulé fixées sur le macadam, les caniveaux, le brouillard s'accrochait aux falaises, lumière étrange et blanche sur l'océan comme l'éclat du soleil sur une lame sans être aveuglante, un monde lointain et lumineux et icelui brumeux gris sous la bruine,

Lecha Dodi (Kabbalah Music)

mardi 27 janvier 2009

Le monde du Meshugah

une courte discussion s'engagea, alors que la brume depuis le matin celait les hauteurs et les profondeurs de champ, par exemple du pont de l'Harteloire le port militaire, ou ce qu'il en reste, du moins la Penfeld, et que le crachin tapissait, avec un encapuchonné dépressif que ni le vent ni la pluie ni le froid ne gênaient :
"Vous êtes pas breton!?
-Pourquoi, parce que j'ai un parapluie?"

Au nom de Goya


Le Colosse Francisco Goya 1808-1812, Madrid.
Selon un comité d'experts Goya n'est pas le père du "Colosse". Ce serait l'oeuvre de son disciple Asensio Julia. Depuis son entrée au Prado en 1931 ce dernier avait toujours été considéré comme un chef-d’œuvre du peintre espagnol et une peinture emblématique de l’histoire d’Espagne. Celle-ci mettant en scène Napoléon, Ferdinand VII, Godoy ou peut être la guerre elle-même puisque le géant entraîne la fuite et la misère du peuple espagnol. A ce titre il devint un symbole de la guerre d’indépendance. Il faut dire que le débat portant sur la "paternité" de ce tableau date de quelques années puisqu'en 1993 le tableau du colosse avait déjà été mis à l'écart d'une exposition « Goya y los años de guerra » consacrée au maître. Signature mise à part, le rejet de cette œuvre du catalogue de Goya se fonde essentiellement sur des questions stylistiques et sur "des maladresses de facture". Le Colosse montre apparemment de nombreux changements dans le cours de l’exécution, tant dans la composition que dans le traitement des différents éléments. L'élève n'aura pas dépassé le maître. D'après les experts, on note que les bras et ses cuisses du Colosse sont "maigrichons, mal proportionnés par rapport à l’énorme dos, traité de manière assez lâche, où l’on ne retrouve rien de la superbe musculature inspirée du Torse du Belvédère qui caractérise le Géant assis". Le paysage n'est pas en reste: "montagneux, sans caractère particulier, uniformément sombre est bien éloigné des montagnes vigoureuses, baignées de lumière froide, des cartons de tapisserie, des horizons des portraits ou même de la coupole de San Antonio de la Florida". On reconnait là l'élève! Goya a démontré tant de talents, de finesse, d'habiletés, de subtilité dans le choix et l'harmonie de ses couleurs et (de ses pinceaux?) que cette basse oeuvre grossière ne peut lui être finalement attribuée. Le tableau, au nombre de ces critiques, de ces traits identifiables semble ainsi "déclassé". C'est un fait qui illustre assez bien la légéreté et la frivolité des critiques d'art devant l'Oeuvre et le Nom qui l'accompagne.

lundi 26 janvier 2009

La Disparition Du Monde Réel (Jean Baudrillard)

Ne vous laissez pas séduire...

Le système de santé français selon N. Sarkozy et J. Bachelot

Les délicieux détournements de Polémix:

la Psychiatrie selon Nicolas Sarkozy :
http://www.ppandm.com/polemixetlavoixoff/

L'Hôpital selon Roselyne Bachelot:
http://www.liberation.fr/politiques/0601573-le-sarkopsy-de-roselyne-bachelot?xtor=EPR-450206

Digressions à partir d'une émisson consacrée à Paul-Jean Toulet

Au cours d'une émission radiophonique diffusé le samedi matin, l'un disait en substance: "Toulet était antisémite, sans doute favorable à la colonisation... C'était un homme de son époque." Cet élément balayé, rappelle inévitablement celui de l'abbé Céline... Que penser en effet de ce poète ami de Debussy ou je-ne-sais-qui ? "Mais quelle poésie!" s'extasièrent plus tard les deux commentateurs. L'auteur des Contrerimes avait peut-être l'âme d'un musicien, il n'aimait pas le bruit, rêvait d'une nuit calme, faite pour se reposer des hommes, de lui-même. Mauvais lecteurs? Peut-être. Quoi qu'il en soit, nos philosophes de la matinée, misanthropes et redresseurs de tort, prirent à leur compte ce constat et saluèrent en riant l'un des leurs. Toulet avait eu ces belles phrases que l'on imagine volontiers dans un film de Desplechin et qui conviendraient dans un dîner, pour exprimer le mal-être de cette (fausse) complexité bourgeoise [à être et à demeurer face à l'art(iste)].

vendredi 23 janvier 2009

Le monde du Meshugah

"on ne peut pas changer le monde avec une lessive mais on peut y contribuer" : Le Chat éco efficacité,

dimanche 18 janvier 2009

"The Best Moments" of Brandao

Admirez, tremblez, car voici le grand Brandao !!!

Mercato

Fidèles à cette habitude désormais coutumière, il semblerait que les clubs de Ligue 1 ont à nouveau décidé de parier sur de nouveaux joueurs parfaitement inconnus ou oubliés. L'OM figure en bonne place durant ce mercato d'hiver avec la signature de ces récents transferts: Brandao et Wiltord. Il est d'ailleurs difficile de saisir les motivations et les intentions du club lorsque l'on sait que Brandao est un joueur brésilien de 27 ans qui évolue dans le championnat ukrainien en parfait inconnu et que Wiltord sévit sur le banc rennais, comme il le fit déjà à l'OL ou à Arsenal par le passé. On imagine alors l'inquiétude des supporters olympiens qui ne peuvent même pas se référer aux dernières prestations de ceux-ci et s'appuyer sur leurs brillantes statistiques pour évaluer la qualité de cet engagement. On se doute que le choix des dirigeants fut déterminé par des questions économiques... Mais peut-être ont-ils répondu à l'urgence de renforcer l'expérience de l'équipe ? L'effectif marseillais se bonifierait-il avec l'âge ? C'est une question qui a le mérite d'être posée et qui traduit manifestement une forme de sagesse, un éclat de génie digne des plus grands stratèges grecs, notamment si l'on envisage un éventuel échec, une chute soudaine vers le milieu de tableau. L'âge de ses cadres constituerait alors une arme psychologique... Le club de la cité phocéenne affiche ainsi son humble modestie et renoue avec une philosophie proche de ses origines. Vive Delphes! Allez l'OM !

vendredi 16 janvier 2009

L'amitié de Blanchot

Maurice Blanchot donne quelque part une définition singulière de l'amitié, associée à l'épreuve du temps. Il se distingue ainsi de ces écrivains et philosophes qui situent l'amitié dans un rapport immédiat de proximité, d'intimité ou d'affinité éléctive avec cet autre semblable. Certaines personnes, sûres de leur jugement, prétendent de cette manière établir, par je-ne-sais quel examen théorique des yeux ou du coeur, des idées, une construction hiérarchique distinguant "l'ami", "le pote", "le copain", "le collègue", "le camarade". Ils s'enorgueillissent ainsi de catégorisations sociales, idéologiques, avant tout symboliques et politiques, comme autant d'étapes à franchir avant de les atteindre. C'est admettre que l'amitié se donne ou se gagne... que l'ami n'est qu'un autre soi-même. Aristote -en représentant de la Grêce Antique- estimait d'ailleurs que la seule amitié véritable était basée sur la vertu. La conception de Maurice Blanchot se détache de cette notion (de réciprocité) puisqu'il définit l'amitié à partir d'un constat, une présence, face à l'épreuve du temps et de l'espace, malgré la distance ou l'absence, introduisant l'idée d'un rapport inconditionnel les laissant être.

"Un blog est la chose qui entend le plus de bêtises"

Si je vous parlais d'un blog tenu par un écrivain, à qui penseriez-vous?
Voici le profil de cet autre OMNIPRESENT:
Sexe : Male
Statut : Libertin(e)
Age : 72
Zodiaque: Sagittaire

Ville : Ars-en-Ré
Région : Poitou-Charentes
Pays: FRANCE


http://blogs.myspace.com/philippe_sollers

The Black Forest (Barbez)

Le groupe Barbez sort un album intitulé "Force of Light" dédié au poète allemand Paul Ceylan.

Un homme au comptoir

Je me brûle au café, je me crame, j'avale des fumées, des souvenirs interdits. Noyant les cicatrices et l'intranquilité. Je bois, j'avale des gorgées d'éternité, une bière au comptoir et regarde celui qui campe derrière la glace: ce démon d'albâtre, les ailes rouges de son nez, ses yeux mouillants de désespoir... Et je bois à celui qui meurt, à celui qui lui cède la place. Je bois à tous ceux-là, en m'enivrant de l'ivresse de n'être plus tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Je bois tel que je voudrais boire, comme je voudrais être ailleurs.

mardi 13 janvier 2009

Le monde du Meshugah

"de près, on se comprend mieux" telle est l'éthique publicitaire de France 3,

Rita (Mahmoud Darwich)

Notre Musique (J-L. Godard)

Mahmoud Darwish and Judith Lerner

Inscris (Mahmoud Darwish)



http://www.youtube.com/watch?v=1BDtXdvI80s

L'Art d'Aimer

Avec la coupe sertie d'azur,
Je l'attends
Auprès du bassin, des fleurs du chèvrefeuille et du soir,
Je l'attends
Avec la patience du cheval sellé pour les sentiers de montagne,
Je l'attends,
Avec le bon goût du prince raffiné,
Je l'attends
Avec sept coussins remplis de nuées légères,
Je l'attends
Avec le feu féminin omniprésent,
Je l'attends
Avec le parfum masculin du sarcal drapant le dos des chevaux,
Je l'attends

Et ne t'impatiente pas. Si elle arrivait après son heure,
Attends-la
Et si elle arrivait avant,
Attends-la
Et n'effraie pas l'oiseau posé sur les nattes,
Et attends-la
(...)

Et converse avec elle, comme la flûte avec la corde craintive du violon,
Comme si vous étiez les deux témoins de ce vous réserve un lendemain,
Et attends-la
Et polis la nuit, bague après bague,
Et attends-la
Jusqu'à ce que la nuit te dise :
Il ne reste plus que vous deux au monde.
Alors porte-la avec douceur vers ta mort désirée
Et attends-la !...

Mahmoud DARWICH (1999)

Entretien de Mahmoud Darwich

Extrait « Des mots de minuit » du 28 novembre 2001, retranscrit sur le blog de l'émission de FRANCE 2.

Entretien avec Mahmoud DARWICH,

Alerter la modération

Mahmoud DARWICH: J’écris avec des stylos précis, avec des stylos à encre et la température n’est pas très importante, s’il fait extrêmement chaud de sorte que je puisse le supporter, mais il faut que psychologiquement la température ne soit ni trop chaude ni trop froide. Il faudra que je maîtrise mes émotions, et la relation de mes émotions avec ma conscience font que la température est adéquate, mais j’espère, je souhaite que cela se passe dans un environnement, dans la beauté, ou dans un environnement humain, le plus calme le plus pacifique possible, mais cela ce sont des souhaits auxquels on ne peut arriver uniquement à travers de la poésie et l’écriture elle-même.

Je vis à Ramallha depuis plusieurs année maintenant, et j’écris à Ramalla dans les mêmes conditions, les mêmes habitudes. J’écris le matin dans les heures matinales, et je consacre souvent deux heures à trois heures pour essayer d’écrire, mais je ne réussis pas toujours à écrire, mais je me consacre à cela en attendant ce qu’on peut appeler une préparation, à un état psychologique que l’on appelle l’inspiration en arabe, lorsque l’on doit écrire il faut attendre cette inspiration, parce que l’inspiration peut passer sans que je sois là, et donc je me prépare à cette attente.

Philippe LEFAIT: Est-ce que parfois les bruits de la guerre vous envahissent ou vous parasitent dans ce travail de perception, dans ce travail de saisissement et d’inspiration du poète ?

Mahmoud DARWICH: Il est clair que les conditions de la guerre sont l’ennemi le plus important de l’écriture poétique, car la poésie est un appel humain, un appel vers la liberté, vers la coexistence entre les hommes, un appel pour écrire l’histoire et la vie. Il est clair que la vie est l’opposé de cela est donc on ne peut pas écrire sous les bombardements dans un environnement de guerre, de même que la guerre est loin de moi physiquement, mais la guerre ne peut pas être loin, car je vis dans une société qui malheureusement est dans un état d’émotion très importante, dans une violence à tel point que ça devient une routine, quelque chose de quotidien, et la chose la plus dure dans notre quotidien c’est que cette vie est devenue quotidienne et routinière et cette sauvagerie de la vie est devenu quelque chose de routinier et s’adapter à cela est quelque chose de très difficile humainement.

Philippe LEFAIT: L’an dernier chez Gallimard était publié une série de poèmes que vous avez choisi (traduit par Elias Sanbar) qui couvre la période 1966-1999 « La terre nous est étroite » ; Voici un extrait d’un poème qui s’appelle « L’art d’aimer ». "Je l’attends, Auprès du bassin des fleurs du chèvrefeuille et du soir, Je l’attends, Avec la patience du cheval scellé pour les sentiers de montagne, Je l’attends, Avec le bon goût du prince raffiné et beau, Je l’attends, Avec sept coussins remplis de nuées légères, Je l’attends, Avec le feu de l’encens féminin omniprésent, Je l’attends, Avec le parfum masculin du santal drapant le dos des chevaux, Je l’attends. Et ne t’impatiente pas, si elle arrivait après son heure, Attends là, Et si elle arrivait avant, Attends la, Et n’effraies pas l’oiseau posé sur ses nattes, Et attends la, Qu’elle prenne place, apaisée comme le jardin à sa pleine floraison, Et attends la, Qu’elle respire cet air étranger à son cœur, Et attends la, qu’elle soulève sa robe, Qu’apparaissent ses jambes, nuage après nuage, Et attends la, Et mène la à une fenêtre qu’elle voit une lune noyée dans le lait, Et attends la, Et offre lui, l’eau avant le vin, et ne regarde pas la paire de perdrix sommeillant sur sa poitrine Et attends la."

Mahmoud DARWICH: La guerre ne peut pas tuer l’amour. L’un des objectifs de la guerre est, très en général, de tuer l’amour chez l’homme, l’amour entre l’homme et la femme, l’amour entre les hommes, et les relations entre les peuples. C’est la victoire du sentiment humain. Il constitue une arme pour faire la guerre à la guerre, car le poète combat la guerre à travers l’amour, et l’amour de la nature et l’amour de l’homme, et l’amour de la liberté en tout premier lieu, et bien sûr, je ne peux réaliser ce rêve, uniquement dans la poésie. Mais je ne peux créer une réalité calme et humaine au travers de la poésie, et c’est l’une des formes de ma résistance par l’esthétique qui me protège de la violence de la réalité.

Ce que je voulais dire à travers ce poème, c’est de dire que la guerre est un obstacle, entre les amants, entres les amoureux, entres les êtres humains. Il ne s’agit pas d’une agression contre un peuple, mais d’une agression contre l’être humain pour qu’il vive ses sentiments, sa jeunesse et ses émotions, et sans forcément donner la carte d’identité de celle que j’aime ou que j’aurais aimé.

vendredi 9 janvier 2009

vendredi 2 janvier 2009

Le monde du Meshugah

ils étaient 550 000 sur les Champs-Elysées et les Clinton donnaient le coup d'envoi de la nouvelle année à New-York où des hauts-de-forme bleus sponsorisés par Nivea avaient été distribués à la foule, les couples s'embrassaient sous l'oeil des caméras, des bouchons de champagne sautaient, des danses s'improvisaient et Gaza était sous les bombes israéliennes,