Avec la coupe sertie d'azur,
Je l'attends
Auprès du bassin, des fleurs du chèvrefeuille et du soir,
Je l'attends
Avec la patience du cheval sellé pour les sentiers de montagne,
Je l'attends,
Avec le bon goût du prince raffiné,
Je l'attends
Avec sept coussins remplis de nuées légères,
Je l'attends
Avec le feu féminin omniprésent,
Je l'attends
Avec le parfum masculin du sarcal drapant le dos des chevaux,
Je l'attends
Et ne t'impatiente pas. Si elle arrivait après son heure,
Attends-la
Et si elle arrivait avant,
Attends-la
Et n'effraie pas l'oiseau posé sur les nattes,
Et attends-la
(...)
Et converse avec elle, comme la flûte avec la corde craintive du violon,
Comme si vous étiez les deux témoins de ce vous réserve un lendemain,
Et attends-la
Et polis la nuit, bague après bague,
Et attends-la
Jusqu'à ce que la nuit te dise :
Il ne reste plus que vous deux au monde.
Alors porte-la avec douceur vers ta mort désirée
Et attends-la !...
Mahmoud DARWICH (1999)
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