dimanche 30 novembre 2008

La médiatisation des affaires judiciares

Le retour de Bertrand Cantat annoncé dans les studios d'enregistrement et sur la scène publique est l'occasion de mesurer le degré de popularité du système disciplinaire qui correspond à notre société. On s'aperçoit que les questions relatives à la réinsertion d'un ancien détenu et plus fondamentalement au principe même de la peine et du pénitencier, qui sous-entend la notion de rachat, ne sont pas intégrées et au contraire majoritairement rejetées. On en déduit que la peine désigne un principe moral irréalisable. On peut estimer sur ce point que la médiatisation des affaires judiciaires, dans un premier temps mal acceptée, constitue une charge allant à l'encontre de son déroulement. Les dérives de l'affaire d'Outreau ont récemment montré l'influence exercée par les médias dans le déroulement de l'instruction dirigée par le jeune juge alors chargé de l'enquête. De nombreuses chroniques judiciaires et autres feuilletons occupent depuis longtemps maintenant une place centrale dans les colonnes des journaux et magazines de presse. On se souvient que de nombreux écrivains ont couvert, par le passé, des affaires célèbres en prenant parfois position, ce qui a aussi contribué dans bien des cas à toucher l'opinion. On peut dès lors admettre que la place attribuée au journalisme et le relais porté par ce dernier constitue un élément intégré à la prise de connaissance des faits juridiques notamment lorsqu'il assure une forme de contre-pouvoir allant dans le sens d'une reconstitution de la réalité. L'apparition de ce volet d'investigation et d'information dans le monde télévisuel a semble-t-il contribué à transformer le mode de représentation de l'organisation judiciaire et de ces acteurs, par l'introduction de l'image et le recours aux techniques audiovisuelles, de tournage et de montage, dans un milieu clos duquel s'échappait jusqu'à présent le seul rapport d'un journaliste. On pourrait simplement estimer qu'il s'opère un changement de technique, mais au-delà du commentaire et du propos, on voit apparaitre une nouvelle force de conviction, à travers des vertus démonstratives associées à l'image qui s'impose d'elle-même comme objective. La télévision, capable de représenter la réalité, devient un instrument de vérité ou de vraisemblance. On comprend aussi le caractère incidieux de cette entrée dans le cercle intime de la justice et le secret de l'instruction. On ne compte plus les documentaires, reconstitutions, émissions spécialisées, vrai-faux objets qui fleurissent sur le petit écran et couvrent de près ou de loin ce volet. C'est que le monde juridique représente un marché lucratif, intégrant les aspects de la polémique, de la controverse, du populisme et les ficèles du feuilleton associant la peur, la violence et le voyeurisme. L'entrée des caméras dans cette sphère gardée secrète, voire invisible, au sein des tribunaux, les prisons, dans une moindre mesure, au nom des libertés fondamentales, soulève de nombreuses questions dans la mesure où cela constitue un élément nouveau qui rompt avec une ligne politique et morale adoptée il y a deux siècles. Le retour du visible, avec l'apparition et la diffusion de l'image nous renvoie à la particularité du châtiment, pratiqué autrefois. On observe une simple substitution du lieu d'exposition de la punition qui ne s'opère plus sur la place publique mais à l'échelle du réseau audiovisuel. Mais on peut surtout craindre que cette nouvelle intrusion constitue un élément contraignant du point de vue du principe social et moral qui s'effectue derrière l'application du jugement et de la peine. Le traitement médiatique des affaires judiciaires est conçu de telle sorte qu'il s'impose de façon arbitrale, et compromet l'équilibre juridique dans la recherche d'une forme de réparation idéale pour le maintien de la société. Le comportement outrancier des médias à cet égard nous amène incidieusement à oublier et mépriser l'intimité des deux parties engagées dans un procès, l'intimité des blessures et des souffrances endurées par la ou les victimes, la responsabilité et les remords de l'accusé face à ses actes, etc. Ce qui ressort des affaires citées précédemment. Cela traduit plus généralement une entreprise de vulgarisation des faits, d'infantilisation et d'aliénation des individus et de leurs droits les plus fondamentaux et représente un danger évident pour l'équilibre d'un système démocratique. Ces dérives sont également inquiétantes si l'on considère que la condamnation peut s'effectuer en dehors du cadre légitime de la justice, par la pression et le pouvoir d'un jury autoproclamé et que le condamné peut être jugé pour un autre crime que celui qu'il a commis.

A ton étoile (Noir Désir/Tiersen)

vendredi 28 novembre 2008

Le monde du Meshugah

"on est tous des stars en All-Star", un climat de coalition règne désormais au Parti Socialiste avec une montée des marches tout en sourire des deux amies devant caméras de télévision et photographes de la presse politique ou people afin de rejoindre le nouveau bureau de "Martine" tandis que, debout, Nicolas Sarkozy, revenu des Etats-Unis, en tribune, le doigt tendu et vengeur de la main droite, admonestait, s'emportait, s'agitait, grondait, s'essuyant une goutte de sueur qui perlait ou se frottant ou se grattant ou n'est-ce qu'un tic du bout de ce même doigt le coin de son sourcil droit, au Congrès des maires de France, l'air farouche et coléreux, car nul n'est au-dessus des lois de la République, se tournant vers un public sur sa gauche un peu en retrait, afin de renforcer son avertissement ou de n'en exclure personne, hors cadre de la caméra de la télévision exclusivement braquée sur lui, avec cependant un plan large vers la salle des maires assis, la pluie abondante de la nuit avait laissé place à un ciel bleu, le soleil y faisait du rase-motte, parsemé de quelques nuages blancs sans un souffle de vent, un escargot s'était hissé jusqu'en haut de la haie puis disparut, une araignée momifiait sa proie, d'autres compères, tapies dans leur trou et n'y laissant apparaître que certaines de leurs pattes, prêtes à bondir, bilaient dans l'obscurité du garage sur la venue de quelques chalands naïfs et intrépides le long du mur, en maraude, embusquées, France culture fêtait ce vendredi les cent ans de Claude Lévi-Strauss, "ce grand esprit de notre temps",

mardi 25 novembre 2008

Le monde du Meshugah

s'invectivaient en se postillonant sournoisement des Frêche ou Fabius selon le camp auquel ils appartenaient, car il y aurait eu triche selon le camp de "Ségolène", en appelaient augustement aux grands Anciens, pour ainsi magiquement retrouver une dignité égarée et une légitimité absente, ces imminents hommes politiques ayant fondés et dirigés le Parti, Jean Jaurès ou Léon Blum, ameutaient de futures manifestations rue de Solferino, se braquaient les uns les autres, certains menaçant d'aller en justice, d'autres de revoter, les mêmes peut-être, "Parti Suicidaire" à la Une de Libération, scission ou implosion, énervement des uns agacement des autres, les politologues de tout poil à cran s'enflammaient à leur tour en proie à l'abattement, à la fatalité, saisis d'écoeurement mêlé d'une amère ironie, proposaient des solutions pour sortir de cette impasse au nom de l'amitié qui unit, en dernière analyse et d'après ce qu'elles mêmes semblent prétendre en l'insérant, ce mot d'amitié, dans leurs discours hargneux et emphatiques, tout ce monde houleux rangé en deux fronts : les Royalistes et les Aubryistes, chacun insultant l'autre d'archaïsme pour mieux se draper des oripeaux de la modernité tant désirée : cet esprit de changement, de radicalité ou de changement radical, cette vision politique en phase avec son époque... ce Parti est en crise, de même que la finance, les banques, l'économie, l'industrie, le Chivu, l'automobile, Libourne saint-Seurin ou Arsenal... Nicolas Sarkosy et Carla Bruni-Sarkosy couraient amoureusement et dignement dans les rues nocturnes de Washington, une commission dite de récolement siégait et étudiait dans "une ambiance de camarades" les résultats du vote et devait conclure en la victoire de "Martine" avec 102 voix d'avance, les caméras de la télévision française à leur suite,

samedi 22 novembre 2008

Le monde du Meshugah

hésitaient et s'agaçaient, tremblaient, désespéraient et huaient puis votèrent et "Martine" obtint 42 voix de plus que "Ségolène", au second tour du suffrage, elle s'excusa de ne pas lui avoir retenu la porte qui se refermait, Nicolas Sarkosy si occupé ces dernières semaines pour le bien des français, et cela n'avait rien à voir avec un manque de respect à leur avers prétendait-Il, interrogé par un journaliste de TF1 à la porte de Sa chambre d'un hôtel de Washington, d'une voix basse, d'un air las, le teint livide voire blafard, de ne pas s'intéresser à la cuisine interne, au congrès de Reims du Parti Socialiste, à son destin, au débat en son sein en vue de l'élection du prochain Premier Secrétaire du parti, Tania Young recueille l'unanimité des suffrages d'un certain public masculin de France 2, entre sa présentation "révolutionnaire" de la météo et la douce impression pour d'autres de reconnaître en sa personne les qualités des jeunes filles de leur jeunesse, n'hésite pas à leur promettre de passer une bonne nuit en concluant son office, et le lendemain, dès potron-minet, en short, baskets et tee-shirt, et pour se remettre les idées en place, sous la pluie de l'Est américain, escorté de quelques gardes du corps, il s'en va dans les rues de Washington faire son footing, sautant pour éviter les flaques d'eau sur son passage, saluant d'un geste vif d'essuie-glaces de la main droite tendue, les doigts collés les uns aux autres, les employés de l'hôtel qui, plus loin en face de lui, au-delà du cordon de sécurité, fumaient une clope ou traînaient en sirotant un café ou faisaient une pause en discutant entre eux ou attendaient pour les voir et les saluer les Hauts Dignitaires des richissimes États, en particulier celui de la France, pressé mais piétinant car l'attendant, ils semblaient hilares et répondirent à Son salut, Son Épouse, qui exécutera la même danse sportive à Ses côtés dans les rues de Washington, vêtue d'un rose jogging, Son auguste Tête protégée d'une radieuse casquette, Elle était très appliquée et Sa foulée assurée,

vendredi 21 novembre 2008

Hommage à Julien Gracq

-Jean Guillou à l'orgue-

mardi 18 novembre 2008

Le monde du Meshugah

un lombric aussi long que la tige fourbue de Rocco Siffredi et fin comme la queue octogénaire de Mickey s'était égaré dans le garage où gisent des feuilles pétrifiées de courbure que le vent apporte lors des nuits de mauvais temps quand la porte s'ouvre, que la nuit épaisse s'éclaircit avec patience, qu'un chat gris s'étant faufilé par le creux de la haie se sauve par l'allée vers l'arrière de la maison, que soudain la fumée de cigarette prend des airs de fantôme, que l'air embaume de tilleul, que les nuages claquent quelques averses timides, que le souffle rauque des avions au-dessus des nuages ou que leurs lumières clignotantes et leurs longues traînes célestes apparaient entre les étoiles et les constellations, ou est laissée durablement ouverte dans la journée, en ville la Renaissance à la devanture bordeaux se sera substituée au World's end, les guirlandes électriques et publiques de Noël dans la rue de Siam ont été montées ainsi au centre de la future frise lumineuse une grosse boule surmontée d'un cône encore gris, les militants du Parti Socialiste supputaient entre "Ségolène", "Martine" et "Benoît"

samedi 15 novembre 2008

L'avenir du Parti Socialiste ?

Ségolène Royal Zenith -27/09/08- Partie 2

L'avenir du Parti Socialiste?

Ségolène Royal Zenith -27/09/08- Partie 1

vendredi 14 novembre 2008

Le monde du Meshugah

,chagrin et crachin le ciel, les choucas patientent telles des gargouilles sur les antennes des toits, deux mésanges traînent avec une bande de moineaux nerveux et craintifs, un rapide bruissement d'ailes, timide courant d'air, le temps est en attente,

mercredi 12 novembre 2008

Le monde du Meshugah

en une longue et luisante coulée vertigineuse ramassant dans sa fringale des masses de feuilles de terre de sable de cailloux de papiers gras de branches qui, agglutinés, se liant et s'entassant, formaient dômes et bosses, larges et profondes mares qui, au passage impulsif du bus numéro 28, celui de 20 heures 12, faisant le crochet par le Technopôle, dont le chauffeur, féru d'histoire, de romans historiques, particulièrement de la période médiévale, et des docu-fictions de la chaîne Arte, s'étonna de cette demande, non sans malice, en la reformulant adroitement en ce que pouvait bien lire un chauffeur de bus, s'éventerait en un éventail tsunamique sur le trottoir, le ciel s'est pourtant délesté de ses flots prospères dans la nuit et, au coin du jour, à l'heure où les lampadaires s'allument et le Ouest-France glissé dans la boîte aux lettres, c'est à dire à 6 heures 43 précisément, la lune blonde apparaissait entre les nuages fileurs et, à sa verticale, le ciel sombre divaguait dans une belle et tendre et vaporeuse et féérique lumière or, la journée manoeuvra sous un rutilant ciel bleu, quelques banderilles éparpillées cavalcadaient sur sa peau, une sirène retentissait alors

lundi 10 novembre 2008

Le monde du Meshugah

la pluie, portée par ce vent d'Ouest qui fait des siennes depuis quelques jours, torpille les fenêtres, arrose goulûment les pelouses, fait déborder les caniveaux, transforme en humus les collines de feuilles amassées contre les talus, pianote et tambourine copieusement sur les toits, les arbres chancellent, les feuilles paraissent tels les confettis d'un lendemain de fête nationale s'envolent, trottinent, piaffent et s'esclaffent étrangement, des ruisseaux dévalent les pentes, les essuies-glaces battent sans ménagement à tout va et les piétons ne s'attardent pas, un volume de 9 000 000 de morts et 8 000 000 d'invalides, la salle est silencieuse, la circulation automobile essoufflée assagie cotonneuse, http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_14-18, lointaine, pareille à une berceuse, assoupissante, cause oubliée de tant de symptômes actuels (suicide, alcoolisme), le journal d'aujourd'hui célébrait le départ du Vendée Globe des Sables d'Olonne la foule y était enthousiaste et frémissait telle la houle aux futurs exploits des skippers s'en allant défier les Océans, les tempêtes et les icebergs et les objets flottants non identifiés et les chalutiers, trois d'entre-eux étaient d'emblée de retour au port pour des avaries diverses, Barak Obama déjeunait à la Maison Blanche, le F.C. Barcelone étincelait et la Juventus de Turin recollait au peloton de tête, Brest aussi, pour le moment dans l'enfer atmosphérique d'une dépression océanique

vendredi 7 novembre 2008

Le monde du Meshugah

la pluie s'étant mise à tomber entre-temps l'air était doux et suave, sur une pancarte au milieu du trottoir qui fait face à l'église saint-Louis, des cloches de laquelle sonna la demie de dix-huit heures, exhortant le piéton à un pas de côté à varier légèrement sa filante trajectoire, à la craie blanche, de ces panneaux publicitaires à l'écriteau ardoise et à la structure en bois et pliante en forme d'accent circonflexe ou de v renversé, sur celle-là donc était écrit aussi lisiblement et visiblement que possible, même à l'éclairage urbain, ce message ou cette invitation, qui ne manque pas de charme relaxant ni d'esprit exfoliant ni de mode rassurante, l'ouverture d'une salle de soins bio, arrière boutique de cette boutique de santé proche ou voisine d'un magasin de lingerie féminine L&M à la devanture enivrante et piquante de combinaisons transparentes folles nuisettes inavouables strings slips déculotés soutiens-gorges vaporeux et de jolies jeunes femmes aux poses aguichantes sincères sensuelles sans façon des photographies publicitaires grand format déclinant l'identité de leurs corps aux murs sableux et féroces de l'église catholique de saint-Louis, par contre Le Journal Du Dimanche paisiblement plié posé sur le réfrigérateur et l'article de Bernard-Henri Lévy, consultable à loisir, dans lequel il revenait humblement sur son historique rencontre en 2004 avec l'inconnu sénateur de l'Illinois qui allait devenir "le quarante-quatrième président des Etats-Unis d'Amérique", la Gauche française doutait d'elle-même 55% de ses adhérants votaient la motion Ségolène Royal Gérard Collomb en récoltant 29% tenait le licou du Parti en vue du Congrès de Reims, mécontents Mélanchon sénateur grincheux de l'Essonne et Dolez le député du Nord irriguaient du couriel http://www.casuffitcommeca.fr/ des boîtes électroniques réputées gauchisantes,

jeudi 6 novembre 2008

Le monde du Meshugah

secret crevé, énigme résolue, obscurité éclairée et éblouissement tempéré, lumière révélée, les globes orangées des lampadaires semi-ruraux ou demi-citadins percent l'obscurité du soir et du petit matin, le mystère est enfin éventré, les quotidiens du week-end et du lundi voyagent de la cuisine au grenier du garage le jeudi, cette sentence s'exécute entre 8 heures et 13 heures, parfois aussi vastes que la paume tendue d'une main de bûcheron les feuilles des platanes de la ville chavirent sous le vent et se disputent les trottoirs, heurtent les corps des passants et rigolent le long des caniveaux, forment des barrages, "tu sauras jamais avec qui il sort Florian!", c'est un choeur de jeunes filles survoltées qui du fond du bus s'égosillent vitupèrent s'affolent et entonnent les refrains des chansons Rap et Rn'B qui s'échappent d'un iPod hurlant des rythmes basiques et des paroles chaloupées, "Sarcelles, t'es belle", ce crime commis dans cette fourchette temporelle de cinq heures, le papier devenant humide et poussiéreux, le quotidien alourdi d'oubli, parfois charcuté et découpé et amputé, traîne sa misère au fond d'une brouette verte, soumis à une sévère discipline temporelle le dernier arrivé qui, groggy , sourit encore fièrement de ses ultimes feux sur le devant de la scène vient couvrir ses soeurs repues mises au rebut silencieuses du dernier éclat de sa vie moribonde, John McCain venait de les rejoindre dans le giron d'une brouette verte,

Aragon (Il n'aurait fallu)

Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne

Qui donc a rendu
Leurs couleurs perdues
Aux jours aux semaines
Sa réalité
A l'immensité
Des choses humaines

Moi qui frémissais
Toujours je ne sais
De quelle colère
Deux bras ont suffi
Pour faire à ma vie
Un grand collier d'air

Rien qu'un mouvement
Ce geste en dormant
Léger qui me frôle
Un souffle posé
Moins une rosée
Contre mon épaule

Un front qui s'appuie
A moi dans la nuit
Deux grands yeux ouverts
Et tout m'a semblé
Comme un champ de blé
Dans cet univers

Un tendre jardin
Dans l'herbe où soudain
La verveine pousse
Et mon cœur défunt
Renaît au parfum
Qui fait l'ombre douce

Aragon, L. 1956, Le Roman Inachevé

mardi 4 novembre 2008

Le monde du Meshugah

sur le grill du buffet de la cuisine le roman Pour vos cadeaux de Jean Rouaud voisinait avec la Une messianique du Ouest-France de ce week-end : "La planète attend Obama", posé sur le réfrigérateur auprès de celui de lundi, dans l'attente d'être expédié dans la brouette de la remise du garage en compagnie des éditions qui l'avaient précédées en ce monde, ses aînées, poussiéreuses et datées, lorsque celle du prochain week-end serait sur le point de s'ébrouer dans la boîte aux lettres, c'est-à-dire forcément (quoique...) le vendredi, le mystère demeurant entier quant au moment au cours de cette cruciale journée où cette délicate coutume est exécutée, cette présentation hebdomadaire permet à certain d'achever mots fléchés et croisés laissés à l'abandon ou en chantier dans ces feuilles maintenant chiffonnées et frivoles, de lire ou redécouvrir quelques articles vaguement laissés de côté, les feuilles semblent apaiser, retrouvent une légèreté, poussent un soupire allègre, c'est pour elles presque une joie de s'être débarrasées de tant de nouvelles, du poids de l'intense actualité des mots quotidiens, de cette élection de cette crise financière et économique des licenciements de cette rentrée littéraire des deuils et accidents de la route des guerres, le vent emporte les feuilles cassantes et croustillantes de l'automne à sa guise,