jeudi 6 novembre 2008

Le monde du Meshugah

secret crevé, énigme résolue, obscurité éclairée et éblouissement tempéré, lumière révélée, les globes orangées des lampadaires semi-ruraux ou demi-citadins percent l'obscurité du soir et du petit matin, le mystère est enfin éventré, les quotidiens du week-end et du lundi voyagent de la cuisine au grenier du garage le jeudi, cette sentence s'exécute entre 8 heures et 13 heures, parfois aussi vastes que la paume tendue d'une main de bûcheron les feuilles des platanes de la ville chavirent sous le vent et se disputent les trottoirs, heurtent les corps des passants et rigolent le long des caniveaux, forment des barrages, "tu sauras jamais avec qui il sort Florian!", c'est un choeur de jeunes filles survoltées qui du fond du bus s'égosillent vitupèrent s'affolent et entonnent les refrains des chansons Rap et Rn'B qui s'échappent d'un iPod hurlant des rythmes basiques et des paroles chaloupées, "Sarcelles, t'es belle", ce crime commis dans cette fourchette temporelle de cinq heures, le papier devenant humide et poussiéreux, le quotidien alourdi d'oubli, parfois charcuté et découpé et amputé, traîne sa misère au fond d'une brouette verte, soumis à une sévère discipline temporelle le dernier arrivé qui, groggy , sourit encore fièrement de ses ultimes feux sur le devant de la scène vient couvrir ses soeurs repues mises au rebut silencieuses du dernier éclat de sa vie moribonde, John McCain venait de les rejoindre dans le giron d'une brouette verte,

Aucun commentaire: