30.08.2012. Vu de l'intérieur, http://delinquance.blog.lemonde.fr
A Marseille, Manuel Valls avait décidé de se laisser du temps, pour
mettre en place une équipe solide et cohérente (directeur départemental
de la sécurité publique, préfet délégué à la sécurité, préfet délégué à
l'égalité des chances et préfet de région). Le ministre pourrait être
contraint d'accélérer le mouvement après la polémique provoquée par
l'appel à une intervention de l'armée dans les quartiers nord de la
sénatrice PS Samia Ghali. D'autant plus que deux de ces postes sont
actuellement vacants.
Première étape, la nomination d'un directeur départemental de la
sécurité publique (DDSP). Il n'y en a plus depuis juillet, et le départ
de Pascal Lalle à la direction centrale. Selon nos informations, c'est
Pierre-Marie Bourniquel, 61 ans, actuellement en poste à Bordeaux, qui
va hériter du poste. Dans le milieu des commissaires, l'homme est
surnommé "l'Amiral", car il a effectué l'essentiel de sa carrière dans
le sud et jamais très loin de la mer (Perpignan, Toulon, Nice). Il
devait prendre ses fonctions à la fin septembre. Le mouvement va
probablement se précipiter.
Le cas d'Alain Gardère
Le ministre souhaitait, dans un deuxième temps, remplacer la chaîne
préfectorale. Raphaël Le Méhauté, préfet délégué à l'égalité des
chances, est parti au mois d'août, nommé secrétaire général du comité
interminitériel de prévention de la délinquance (CIPD). Il reste deux
hommes proches de l'ancien pouvoir: Hugues Parant, préfet de région,
et Alain Gardère, préfet délégué à la sécurité, nommé par Claude Guéant
en août 2011 à la suite d'un précédent coup de chaud médiatico-criminel à
Marseille.
La cas d'Alain Gardère pourrait être réglé plus rapidement que prévu.
Il est complexe. Politiquement, déjà, parce que l'homme a réussi à
s'attirer les faveurs d'une partie du PS local, et notamment du député
et maire du premier secteur (2e et 7e arrondissements, dans le centre) Patrick Mennucci. "Il a sécurisé le centre-ville avec les CRS, donc Mennucci est content", ironise-t-on Place Beauvau.
Il s'agit ensuite de trouver le remplaçant adéquat. Un homme
susceptible de tenir tête aux syndicats, particulièrement puissants à
Marseille, et de maîtriser les enjeux de sécurité publique comme de
police judiciaire. Jeudi 30 août, le cabinet du ministre de l'intérieur
ne tenait toujours pas son candidat idéal.
Laurent Borredon
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