L'Humanité, le 30.08.2012.
Il faut mettre fin aux règlements de compte meurtriers qui touchent
la région marseillaise depuis quelques mois. Cette situation est grave.
Mais ce n'est certainement pas en faisant quadriller la ville par
l'armée que l'on pourra y faire face. Son métier n'est pas de lutter
contre le crime. Cela ne règlera pas les problèmes. Les habitants des
quartiers, en plus des difficultés d'emploi, de logement, de pouvoir
d'achat n'ont pas besoin qu'on les fasse vivre dans des camps
militarisés. C'est par les vertus de l'État de droit, de la démocratie
et de la justice sociale que l'on pourra réellement changer les choses.
Il faut démanteler les trafics grâce à une police d'investigation
dotée de moyens suffisants, il faut répondre, aux problèmes sociaux qui
sont particulièrement forts à Marseille. La pauvreté qui règne dans les
quartiers est le résultat de longues années de politiques libérales qui
ont détruit l'économie et l'emploi au profit des marchés financiers.
Pour en sortir, il faut des choix courageux qui pourront empêcher que
les trafiquants y fassent leur terrain de jeu et y détruisent des vies.
Il faut proposer un avenir aux jeunes en les sortant du chômage et de
la précarité qui sont leur quotidien. Marseille, trop longtemps
délaissée, doit faire l'objet d'un effort particulier de l'État avec un
véritable plan de relance. C'est avec les habitants, les associations,
les éducateurs, les enseignants, les travailleurs sociaux, les agents
des services publics que les autorités doivent agir. Ce sont eux qui
doivent colorer de leur soif de vivre les quartiers de Marseille.
Pierre Dharréville, secrétaire de la Fédération PCF des Bouches-du-Rhône
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