Les derniers règlements de compte à Marseille viennent encore de le
démontrer : le grand banditisme à l'ancienne est poussé vers la sortie
par une nouvelle génération de caïds. Dans cet épisode : les gens du
voyage montent d'un cran sur l'échelle du crime organisé.
| (POL EMILE/SIPA) |
On les appelle les gens du voyage. Présents sur tout le territoire,
zones urbaines comme zones rurales, ils présentent la particularité
d'être autonomes. Les analystes de la PJ les voient dans les braquages,
le vol de fret, les vols par qualité, les escroqueries type «jade» ou «ivoire»,
le trafic de voitures, le recel d'or et de bijoux, autrefois monopole
du milieu juif, auquel ils ont également emprunté la technique du vol
par ruse, consistant à se faire passer pour des policiers ou des agents
du gaz pour entrer chez les personnes âgées et rafler leurs économies,
sans violences.
Sédentarisés pour la plupart, ils n'en sont pas moins mobiles. «Ils ont cette capacité à se transporter loin de leur base, jusqu'en Suisse, en Belgique ou au Luxembourg», indique Franck Douchy, patron de la lutte contre le crime organisé. Les connaisseurs identifient quatre «castes» : les manouches, les barengris, les voyageurs et les forains. Les premiers sont plutôt spécialisés dans les vols par ruse et les cambriolages, les deuxièmes oeuvrent surtout dans le vol à main armée, les troisièmes forment les meilleurs escrocs au faux jade et au faux ivoire, tandis que les derniers se contentent généralement de faire tourner leurs manèges.
Longtemps, la PJ a laissé ces clients aux gendarmes, jusqu'au jour où on les a vus monter sur des vols à main armée sérieux, des attaques à l'explosif de distributeurs de billets, sans parler de leur probable implication dans des fusillades mortelles contre la police, comme à Dammarie-les-Lys en 2010 ou du côté de Marseille l'année suivante. Marseille, où un gardien de la paix a été tué au kalachnikov au terme d'un long raid nocturne, par une équipe spécialisée dans le pillage de commerces à la disqueuse et à la tronçonneuse.
Dynamisme, nomadisme, organisation clanique et polyvalence sont les principaux atouts de cette «tribu», dont une famille, celle des Hornec, s'est illustrée dans le grand banditisme à la fin des années 90. «Leur logique est essentiellement familiale, explique Franck Douchy. Les voleurs font vivre tous les autres. Ils investissent sous le nom de proches, de plus en plus souvent à l'étranger.»
Ils sont parfois trahis par les liasses de billets planquées dans la double paroi de la caravane ou la Porsche Panamera immatriculée au nom de la grand-mère de 87 ans, mais leur mode d'habitation est une protection aussi efficace que peuvent l'être la cité pour le milieu maghrébin ou le village de montagne pour le milieu corse. La plus grosse fabrique de fausse monnaie démantelée en France, en juin 2012, était ainsi installée dans un garage planqué au milieu d'une zone habitée par des manouches.
Points forts : ils saisissent toutes les opportunités, s'améliorent sans cesse, ont les moyens, en cash, de s'offrir les meilleurs conseillers et avocats, savent pouvoir bénéficier en toute occasion de la solidarité familiale.
Points faibles : la multiplication des règlements de comptes au sein de la communauté. Conflits sur le partage des butins, enlèvements, racket des plus rusés (les voyageurs) par les plus forts (les barengris) arrivent de plus en plus souvent aux oreilles de la police.
Sédentarisés pour la plupart, ils n'en sont pas moins mobiles. «Ils ont cette capacité à se transporter loin de leur base, jusqu'en Suisse, en Belgique ou au Luxembourg», indique Franck Douchy, patron de la lutte contre le crime organisé. Les connaisseurs identifient quatre «castes» : les manouches, les barengris, les voyageurs et les forains. Les premiers sont plutôt spécialisés dans les vols par ruse et les cambriolages, les deuxièmes oeuvrent surtout dans le vol à main armée, les troisièmes forment les meilleurs escrocs au faux jade et au faux ivoire, tandis que les derniers se contentent généralement de faire tourner leurs manèges.
Longtemps, la PJ a laissé ces clients aux gendarmes, jusqu'au jour où on les a vus monter sur des vols à main armée sérieux, des attaques à l'explosif de distributeurs de billets, sans parler de leur probable implication dans des fusillades mortelles contre la police, comme à Dammarie-les-Lys en 2010 ou du côté de Marseille l'année suivante. Marseille, où un gardien de la paix a été tué au kalachnikov au terme d'un long raid nocturne, par une équipe spécialisée dans le pillage de commerces à la disqueuse et à la tronçonneuse.
Dynamisme, nomadisme, organisation clanique et polyvalence sont les principaux atouts de cette «tribu», dont une famille, celle des Hornec, s'est illustrée dans le grand banditisme à la fin des années 90. «Leur logique est essentiellement familiale, explique Franck Douchy. Les voleurs font vivre tous les autres. Ils investissent sous le nom de proches, de plus en plus souvent à l'étranger.»
Ils sont parfois trahis par les liasses de billets planquées dans la double paroi de la caravane ou la Porsche Panamera immatriculée au nom de la grand-mère de 87 ans, mais leur mode d'habitation est une protection aussi efficace que peuvent l'être la cité pour le milieu maghrébin ou le village de montagne pour le milieu corse. La plus grosse fabrique de fausse monnaie démantelée en France, en juin 2012, était ainsi installée dans un garage planqué au milieu d'une zone habitée par des manouches.
Points forts : ils saisissent toutes les opportunités, s'améliorent sans cesse, ont les moyens, en cash, de s'offrir les meilleurs conseillers et avocats, savent pouvoir bénéficier en toute occasion de la solidarité familiale.
Points faibles : la multiplication des règlements de comptes au sein de la communauté. Conflits sur le partage des butins, enlèvements, racket des plus rusés (les voyageurs) par les plus forts (les barengris) arrivent de plus en plus souvent aux oreilles de la police.
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