Il inspire la campagne de Nicolas Sarkozy. Il a été l'un des hommes les plus influents du quinquennat. Mauvais génie, prodigieux stratège... Mais qui est vraiment Patrick Buisson?
À Rome, ce 21 janvier 2012, le jour se lève à peine. Un nuage
d'encens flotte dans la nécropole des Papes. Devant la tombe de l'apôtre
Pierre, un prélat français prêche sur le martyre de Louis XVI. Une
silhouette sombre, le crâne poli comme un procurateur, le visage
impassible, écoute. La politique, l'histoire, la tradition se
rejoignent: son éminence Patrick Buisson est dans la place. Tout à l'heure, sur ordre du pape Benoît XVI,
il sera décoré de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand. Dans les marbres
tourbillonnants de la salle Ducale, au coeur du palais apostolique, la
cérémonie se déroulera dans la plus stricte intimité. Cinq ans plus tôt,
dans la salle des fêtes de l'Élysée, la République n'avait pas montré
la même discrétion. Ce 24 septembre, tout Paris s'était réuni pour
applaudir à tout rompre l'homme que Nicolas Sarkozy allait
élever au rang de chevalier de la Légion d'honneur, «celui à qui je
dois plus qu'à tout autre». Buisson montrait le même visage impassible.
Il jubilait pourtant devant ce ballet de ministres, d'éditorialistes, de
journalistes qui, pour lui dire deux mots d'admiration, jouaient du
coude et de la Weston. Conseiller de l'ombre en 2007, figure centrale du
quinquennat qui s'achève, l'homme apparaît toujours en clair obscur.
Dans
cette nouvelle campagne, une fois encore, tout clignote dans sa
direction: l'appel au peuple par le référendum, c'est lui! Le discours
sur l'immigration, c'est encore lui! «Aidez-moi!», ce cri - inspiré du
général de Gaulle après le putsch - lancé par Sarkozy à la fin des
meetings, c'est toujours lui! Schengen, l'ultimatum, le président des
frontières: n'en jetez plus! Le buissonomètre va exploser. La stratégie
donne des sueurs froides aux technos, fébriles comme des prix
d'excellence à l'entrée d'une maison close. Elle tétanise les chapeaux à
plume de la majorité. Mezza voce, les critiques fusent. Deux bons
sondages plus tard, son petit téléphone ne cesse plus de vibrer.
Le jeune journaliste(à droite) avec Jean-Claude Godin à Marseille en 1983. |
On
le croque cruel, maléfique; son nom est enseveli sous les attributs:
gourou, stratège, manipulateur; certains même l'appellent Fantômas. Si
l'on disperse cependant le nuage d'encens et de soufre derrière lequel
il se cache, on découvre un animal politique singulier. «Unique!»,
affirme Xavier Bertrand.
«Du très haut de gamme», avoue un brillant chroniqueur. Buisson, il
suffit de dire son nom pour que l'unité de temps infamante - Minute!L'hebdomadaire
Minute! - apparaisse, comme le fer rouge sur l'épaule de l'ancien
forçat. Apparemment, il s'en moque. «C'était une formidable école de
journalisme, explique-t-il. Le journal tirait à l'époque à 200.000
exemplaires. On pouvait y croiser Jacques Perret, Jacques Laurent,
Philippe Héduy, Vladimir Volkoff, Roland Laudenbach, A.D.G, Pascal
Jardin...»
«Il n'a à rougir d'aucun article, d'aucun mot,
s'emballe William Goldnadel, son fantasque avocat. Avoir été stalinien,
c'est chic sur un CV. Avoir été à Minute vous poursuit trente ans
après!» Michel Field ne goûte pas ce genre de procès. «Si l'on s'y met,
on peut aussi exhumer les appels au meurtre lancés par d'anciens maos
devenus des mandarins.» «Ce que l'on me reproche, ça n'est pas Minute.
C'est d'avoir gardé mon intégrité politique», conclut Buisson.
«Le titre de Péguy qu'il préfère, c'est L'Argent»,
persiflent parfois ses rivaux avant d'évoquer le contrat signé, sans
appel d'offres, entre sa société Publifact et l'Élysée. La Cour des
comptes dans un rapport l'avait souligné. Le PS
avait réclamé une commission d'enquête. «Un torrent de boue» déversé
par jalousie, selon Buisson. Les prix les plus fantasmatiques courent
sur ses prestations, rumeur que Le Pen relaye par le baiser qui tue:
«C'est le meilleur, mais je n'ai pas de quoi me le payer.» Buisson
sourit. Ses conseils à l'Élysée sont facturés, dit-il, 10.000 euros par
mois. Il se demande pourquoi on lui reproche son contrat avec le Château
quand beaucoup de ses confrères ont profité de la situation pour
s'entendre avec d'innombrables institutions publiques. Qui était
derrière tout ça? Des conseillers jaloux, des sondeurs envieux? À la
place qui est la sienne, il a le choix des ennemis. Il en rigole même
quand il lit qu'il fut, du fait de son influence considérable, bombardé à
la tête de la chaîne Histoire... quand son nom circulait pour la
direction de l'information de LCI.
Son credo: combattre les idoles et les sacralités de substitution
Un
sourire se dessine sur ce visage grave, souvent voilé d'un peu de
mélancolie. Patrick Buisson remonte le temps. Son père qui, petit, lui
racontait les camelots du roi. «En 1923, quand Célestin Jonnart, un
obscur écrivain, avait gagné l'élection à l'Académie face à Charles
Maurras, les jeunes de l'Action française avaient promené un âne avec un
bicorne d'académicien.» Ce jour de mars 1962 où, dans toutes les écoles
de France, les élèves doivent faire une minute de silence en mémoire
d'inspecteurs des centres sociaux abattus à Toulon, le 15 mars, par l'OAS.
Jeune collégien du lycée Pasteur de Neuilly, il refuse de se lever.
«Par souci d'équité.» Rien de tel n'avait été fait pour les victimes du FLN.
Devant sa bibliothèque. Patrick Buisson est passionné par l'histoire des mentalités. |
Mai
68, dont il est, malgré lui, l'étincelle qui mit le feu aux poudres.
Étudiant à Nanterre, il porte plainte avec Didier Gallot (devenu juge
d'instruction) après l'agression de certains des membres de la Fnef
(Fédération nationale des étudiants de France) par ceux du Mouvement du
22 mars. La police interpelle un jeune militant: Daniel Cohn-Bendit.
Le signal de la révolte étudiante est donné.Mai 68, une genèse? Il y
voit plutôt le triomphe des pauvretés de la matière sur les richesses de
l'esprit. Le règne de la «jactance» plus que celui de la «jouissance».
Un déracinement volontaire qui «fait que l'homme moderne choisit
d'appartenir à un groupe national, religieux ou sexuel comme on
contracte un forfait temporaire chez le plus avantageux des opérateurs
téléphoniques». Tous dévots de la consommation.
«Au fond,
explique-t-il, je suis un libertaire. Je ne cesse depuis toujours de
combattre les idoles, les sacralités de substitution.» Au profit de ce
qui pour lui est sacré: la piété filiale. Parce que «la France, c'est 65
millions de vivants mais aussi 1 milliard de morts, comme aurait pu
dire l'un de mes vieux maîtres». D'un coup, il élève légèrement la voix.
«Étrange époque qui n'aime rien tant que fusiller les cadavres et
bombarder les cimetières. Tout se passe comme si le présent, pour se
donner bonne conscience, avait besoin de criminaliser le passé.» Une
critique de l'autolâtrie contemporaine que ne renierait pas un Alain
Finkielkraut.
Ceux qui le connaissent en témoignent à l'unisson: on le décrit à tort comme un homme de coup, un «siphonneur» des voix du Front national.
Il est d'abord un formidable manieur de concepts, un esprit en
perpétuel mouvement dont la méditation obsessionnelle a pour objet la
permanence des peuples et des choses. Disciple de Philippe Ariès et de
Raoul Girardet, passionné par l'histoire des idées, des peuples et des
mentalités, Buisson a très tôt exploré une terre jusqu'ici méprisée par
la droite: la sociologie. Il en a tiré de saisissants rapprochements. Un
sondage qualitatif des quartiers Nord de Marseille le ramène deux
siècles plus tôt. Ou une élection plus tard. «Patrick Buisson est un des
rares intellectuels de droite», confie Michel Field.
«Un intellectuel organique de droite», précise-t-il dans un sourire.
Avec Field et Buisson, Gramsci n'est jamais loin. «C'est une des plus
brillantes intelligences que je connaisse», conclut «Michel-le-Rouge»
quand on évoque «Patrick-le-Blanc». Jean-François Copé ne cache pas son admiration: «C'est un homme du temps long, des permanences.»
Christophe Barbier,
qui partage avec lui une passion dévorante pour le théâtre (Buisson
est, selon lui, le meilleur biographe de Guitry), ajoute à l'histoire un
éclairage géographique. «Buisson, c'est la France de l'Ouest, des
traditions, du catholicisme, de la chouannerie quand Guaino serait la
France de l'Est, plus tragique, plus républicaine.» Les deux hommes,
«racines» du «nénuphar Sarkozy» (Barbier) sont rivaux dans l'influence
mais se rejoignent sur les grandes pages du roman national.
Le mot
«réac» lui déplaît: tout le monde l'est aujourd'hui. «Droitier» le
révolte, il y voit «une paresse de l'esprit». Et entame une longue
énumération: l'équilibre des comptes sociaux, la sacralité du pouvoir,
la sécurité, l'immigration: est-ce de gauche ou de droite? Trotskiste de
droite? Anarchiste de droite conviendrait mieux à celui qui, quand il
ne conseille pas le chef de l'État, écoute Léo Ferré, lit Jean-Claude
Michéa, peut converser avec Jean-Luc Mélenchon,
dont il apprécie le verbe haut et la pensée construite. Raconte sur
deux mille pages les dessous chics des années d'occupation. Réalise un
remarquable documentaire avec Michel Bouquet sur Jean Anouilh. Un autre
avec Lorànt Deutsch sur le Paris de Louis-Ferdinand Céline.
Un mélange d'autorité naturelle et d'éloquence définitive
S'il
fuit la masse, c'est pour chercher le peuple. «Ce qui anime Patrick»,
précise Guillaume Peltier, qui a pas mal «buissonné», c'est «la passion
du peuple, qui veut reprendre la maîtrise de son destin». Le peuple!
Depuis trente ans, au gré des succès et des échecs, il en a fait son
obsession. C'est peu dire qu'en 2012, Buisson n'en est pas à son coup
d'essai. Il a conseillé Villiers («une intelligence politique
exceptionnelle égarée dans un temps populiste»), Madelin, Bayrou,
mais c'est avec Nicolas Sarkozy qu'il trouve un candidat qui, en
frottant son instinct, ses intuitions contre sa vision, fera des
étincelles.
Nicolas Sarkozy présente Patrick Buisson au Pape Benoît XVI le 20 décembre 2007, jours du discours de Latran. |
Les
deux hommes se connaissaient, mais la rencontre se solennise en 2004,
quand Buisson déjeune à Bercy, par l'entremise de Laurent Solly, chef du
cabinet de celui qui est alors ministre des Finances. Il lui prédit que
Chirac,
pour retrouver la confiance du peuple, fera un référendum sur l'Europe
et qu'il le perdra. Un an plus tard, dans le bureau de Nicolas Sarkozy à
l'UMP, se
déroule la scène devenue célèbre. Buisson prédit une victoire du non à
55%. Il ajoute: «Si je me trompe, je vous demande de ne plus jamais me
recevoir.» S'ensuit une relation qui n'a pas fini d'intriguer.
Le
peuple! Sur le sujet, Buisson a développé une autorité irrésistible. Il
faut dire que l'homme en impose, qu'il assène ses idées avec autorité et
une redoutable éloquence. Talent oratoire développé dans le
militantisme étudiant, les conférences de rédaction (les anciens de Valeurs actuelles se
souviennent de ses shows), puis la télévision, sur LCI. Quand sa haute
silhouette déboule dans le salon vert de l'Élysée, avec ce regard
concentré sur l'objet de la démonstration, il faut une force de
conviction supérieure à la sienne pour l'arrêter. Il s'en trouve peu
sous ces lambris. Alternant les concepts intimidants («impensés»,
«angles morts», «gaz incapacitants»), les formules définitives («Le vote
FN était un vote de protestation, il est devenu un vote d'immolation»; «François Hollande est
un faux maigre et un vrai mou») et les raccourcis saisissants
(«Apprenez-leur à aimer la France! Arrêtez votre bovarysme tropical et
votre tiers-mondisme sulpicien!» lance-t-il à un Olivier Duhamel médusé
pendant les émeutes de 2005), il plane au-dessus de l'auditoire comme
l'oiseau de proie, avant de le saisir, d'un coup, de ses griffes.
Depuis
sept ans, la magie opère. «Sur une telle durée, on n'est pas dans la
prise de guerre», reconnaît Christophe Barbier.Entre les deux tours de
2007, Nicolas Sarkozy invite Buisson au Plaza Athénée pour lui proposer
de prendre un bureau à l'Élysée. Il refuse. Invoque sa liberté, persuadé
à juste titre que «la distance crée l'influence». De François Fillon en Alain Juppé, de Xavier Musca en Alain Minc,
il n'a cessé depuis d'être l'objet d'une discrète malveillance ou d'une
violente hostilité. Mais il n'a jamais perdu son lien avec Nicolas
Sarkozy.
Le conseiller est devenu le confident. Ils se voient
dans les réunions stratégiques, s'appellent chaque jour, mais s'il est
arrivé au conseiller de dîner chez Carla, avec Bernard Kouchner et
Christine Ockrent, leurs vies privées restent étanches. Buisson, mondain
comme un chartreux, cultive son jardin secret.
Des conseils à l'action, des mots aux choses
En
2009, au soir des élections européennes, Cohn-Bendit cabotine à la
télévision: les écologistes sont à 16,2%. Dans le salon vert de
l'Élysée, Nicolas Sarkozy réfléchit à voix haute:
«L'écologie sera l'un des enjeux majeurs de la présidentielle.
- C'est un vote d'élection intermédiaire, s'insurge aussitôt Buisson. Pour le peuple, l'effet de serre sera toujours moins important que l'immigration et le pouvoir d'achat. Le peuple ne s'intéresse qu'aux sujets régaliens et c'est lui qui élit le Président. L'écologie ne jouera pour rien dans la présidentielle.»
Bingo! Il ne manque que la couleur des lunettes d'Éva Joly.
«L'écologie sera l'un des enjeux majeurs de la présidentielle.
- C'est un vote d'élection intermédiaire, s'insurge aussitôt Buisson. Pour le peuple, l'effet de serre sera toujours moins important que l'immigration et le pouvoir d'achat. Le peuple ne s'intéresse qu'aux sujets régaliens et c'est lui qui élit le Président. L'écologie ne jouera pour rien dans la présidentielle.»
Bingo! Il ne manque que la couleur des lunettes d'Éva Joly.
Le jour de la tragédie de l'école de Toulouse,
quand les sirènes de l'antiracisme commencent à sonner, il est le seul à
recommander à Nicolas Sarkozy de rester prudent sur le profil du
meurtrier. Il en est sûr, ces assassinats de soldats revenus
d'Afghanistan, ces crimes antisémites d'une inhumanité glaçante sont le
fait d'un djihadiste.
Très vite, les faits lui donnent raison. «Une fois de plus, le
terrorisme intellectuel a exercé ses ravages, déplore-t-il. Manque de
chance, le coupable n'était pas celui qu'on espérait. La déconfiture de
l'instance morale composée par la gauche et les médias a eu quelque
chose de sidérant. Mais les Français ne sont pas dupes. Après le
dénouement, on a surtout compris que la France forte n'était pas qu'un
slogan.»
Des conseils à l'action, des mots aux choses, Buisson
observe, fasciné, l'énergie, le talent et l'audace du chef de l'État. Il
ne le cache pas. Il admire celui qui, selon lui, a rendu à la droite sa
substance doctrinale quand le chiraquisme l'avait réduite au frigidaire
bien rempli et aux attendrissements médiatiques. «Depuis cinquante ans,
notre monde était passé du pourquoi, explique-t-il, au pourquoi pas,
qui ouvre les portes à toutes les possibilités consuméristes. Nicolas
Sarkozy aura été le président gardien des limites contre les partisans
de l'illimitation (euthanasie, mariage gay, adoption par les couples
homosexuels, droit de vote des étrangers), plaide Buisson. Aujourd'hui,
il est le candidat des frontières.»
«Nicolas Sarkozy, ajoute-t-il, a été l'homme de la restauration de la mémoire nationale. Sous Chirac et Villepin,
on n'osait plus célébrer la victoire d'Austerlitz!» Et Buisson
d'égrener le chapelet de symboles. Le goupillon: la visite à
Saint-Jean-de-Latran et celle au Puy-en-Velay.
Le jour de la décoration d'Hélie Denoix de Saint Marc. |
Le sabre: l'hommage aux morts d'Afghanistan dans la cour des Invalides. Le Memorial Day,
le 11 novembre, avec l'hommage à tous les soldats morts pour la France.
La décoration d'Hélie Denoix de Saint Marc, fait grand-croix de la
Légion d'honneur par le chef de l'État. Il s'arrête sur le voyage de
Nicolas Sarkozy à Domrémy. Le casque et la croix. Lui que l'on ne voit
pas au meeting avait tenu à faire le pèlerinage. Accompagné de Colette
Beaune et Philippe Contamine, les deux meilleurs historiens de la
Pucelle, le chef de l'État écoute avec passion le récit de l'épopée. Son
esprit s'arrête sur les apparitions et leur caractère politique. Dans
l'avion Nicolas Sarkozy, méditatif, y revient, à voix haute: «Des récits
de visions privées, d'apparitions avec un propos religieux il y en a
beaucoup. Mais des apparitions politiques...» Des voix du Ciel à celles
des urnes, l'histoire est-elle déjà écrite? L'homme en noir affiche un
sourire plein. Son oeil s'allume. Incorrigible, il cite Jeanne d'Arc:
«Les hommes d'armes batailleront...» Puis Fantômas se lève d'un trait.
Le feuilleton n'est pas terminé.
1 commentaire:
Cet article découvert au hasard des revues de "Figaro Magazine", trônant éparpillées sur la table d'une salle d'attente, nous a paru consternant, empreint de fascination, de mystère et d'admiration à l'égard de cet imprévisible ténébreux qui, lorsqu'il est finalement question d'entendre sa voix, son discours et sa vision politique et idéologique des choses, s'attaque au mariage homosexuel, à l'avortement, etc. Sans doute est-ce l'expression de "l'esprit" qu'on lui prête, dans les travées de la droite?
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