dimanche 21 avril 2013

Le grand blues des policiers marseillais

Rédigé par Frédéric Ploquin le Vendredi 19 Avril 2013

Rien ne va plus dans la police marseillaise, où le manque d'effectifs criant déstabilise les troupes. Et perturbe la "reconquête" du territoire annoncée en haut lieu. Le directeur départemental de la sécurité publique aurait pris les choses en main.
 
Après les ripoux de Marseille, voilà les policiers de la capitale phocéenne au bord de la crise de nerf. Le « burn out » guette une bonne partie des effectifs de la sécurité publique dans le premier arrondissement, le territoire de l’élu socialiste Patrick Menucci, englobant une partie du Vieux port. Au point qu’ont été saisis voilà quelques jours le « pôle vigilance suicide » et la « cellule veille » du ministère de l’Intérieur.
Les conditions de travail se seraient dégradées au fil des semaines, comme le rapporte cette note adressée le 11 avril dernier par la hiérarchie intermédiaire au commandant : « A la suite de divers incidents, dysfonctionnements et autres problèmes de service qui subsistent, les fonctionnaires sont aujourd’hui excédés par cette situation, qui mène certains d’entre eux à parler de « suicide pour que les choses bougent ». (Une gardienne de la paix a même été désarmée jeudi 18 avril à la demande de son époux).
En cause, le manque « cruel » d’effectifs qui ne permettrait pas de faire face aux missions élémentaires. Avec une seule Police secours pour trois, voire cinq arrondissements, les gardiens de la paix du premier arrondissement estiment qu’ils ne peuvent plus fonctionner. Le ton de la note ne laisse pas place au doute quant à l’urgence de la situation, comme en témoigne cet autre extrait :
« Ces conditions de travail sont intolérables et nuisent à la sécurité de l’ensemble, c’est pourquoi, avant qu’un acte grave et lourd de conséquences ne se produise, nous sollicitons les saisines immédiates du « Pôle de vigilance suicide » afin d’assister l’ensemble des fonctionnaires de l’USG 01 dont la situation professionnelle leur cause aujourd’hui des atteintes psychologiques grandissantes, nonobstant les graves dysfonctionnements internes » que les diverses réunions n’auraient pas permis d’aplanir. « Il serait très dommageable pour tous, poursuit l’auteur, que ce « cri d’alarme » ne soit pas perçu ni même considéré par l’autorité hiérarchique comme un « appel au secours » lancé par les fonctionnaires, abandonnés hiérarchiquement au niveau de la Division centre. La routine tue, aujourd’hui c’est le silence méprisant qui va conduire au suicide ».
Le dossier serait désormais entre les mains des conseillers du ministère de l’Intérieur. Un coup de blues qui devrait pousser la direction générale de la police nationale à accélérer sa remise en cause du management, un des chantiers ouverts par le patron de la police, Claude Baland. D'autant que sur le front des quartiers Nord et des trafics de stupéfiants, la nouvelle équipe mise en place se targue d'engranger des résultats plutôt positifs. Des succès obtenus au prix d'une mobilisation intense...

 

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