La double page que votre journal consacre à ce qui est devenu depuis l'été l'affaire Camus me décide à prendre le large de cette pétaudière où se mélangent de façon déraisonnable les egos surdimensionnés, la chiennerie de la politique politicienne, les pathologies mentales, les intrigues de réseaux, le copinage d'anciens combattants d'extrême gauche reconvertis dans l'opportunisme social-démocrate,
la morgue de l'impuissance universitaire , la niaiserie d'une ministre
confondant usage public des crédits et punition idéologique, la veulerie
des institutionnels de la culture
, le double langage de l'un, la schizophrénie de l'autre, le tout sur
fond de guerres picrocholines organisées et orchestrées par le
journalisme parisien...
Je bénis cette aventure de m'avoir
fait découvrir cette nef des fous ! Mais je n'en suis plus... Je
n'avais encore rien signé, j'économise donc une démission. Pas besoin de
quitter
le bateau, il n'y aura jamais eu que le projet d'y être – mais la
compagnie s'avère décidément trop nauséabonde. En France, l'atmosphère
intellectuelle est toujours de guerre civile.
Albert Camus aura été le grand perdant de ce qui aurait pu être une
belle aventure. Mais tout ce qu'il détestait est revenu dans cette
affaire comme un boomerang : les politiciens, les héritiers, les
réseaux, les tribus, les universitaires, les journalistes, les
ministres, Paris... Rien de neuf sous le soleil.
J'avais pour fil conducteur le projet de montrer le trajet rectiligne d'un libertaire au XXe siècle, le combat reste à mener,
je le mènerai ailleurs. Pour moi, il y a une vie après Camus... Que mes
ennemis se rassurent, ils auront d'autres occasions de me poursuivre de leur haine, je prendrai soin de leur procurer d'autres raisons.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire