Cela fait trois ans qu'il existe et pourtant, le RSA
reste une source d'interrogation pour les potentiels bénéficiaires.
D'après une étude de la Caisse nationale des allocations familiales
(Cnaf), près de 1,7 million de foyers éligibles au RSA n'en sont pas
bénéficiaires, essentiellement parce qu'ils croient ne pas pouvoir
toucher ces revenus.
D'après cette étude réalisée fin 2010-début
2011, le taux de «non-recours» au RSA socle (revenu minimum pour les
personnes sans ressources comme le RMI) était de 35% en moyenne tandis
que le taux de «non-recours» au RSA activité (revenu minimum qui
complète un petit salaire) atteignait 68%. Le sondage montre que 48% des
foyers éligibles pauvres n'ont pas demandé le RSA contre 70% des
ménages éligibles au-dessus du seuil pauvreté. Cela induit «un montant
non distribué de l'ordre de 432 millions d'euros», précise la Cnaf, qui a
versé en 2010 environ 8 milliards d'euros de RSA, financé par les
départements (RSA socle) et par l'Etat (RSA activité) à près de 2
millions de foyers.
Les diplômés ne demandent pas
«La
méconnaissance du RSA, ou sa mauvaise connaissance, explique pour
l'essentiel le non-recours à la prestation. En revanche, les
non-recourants n'évoquent que marginalement un faible intérêt financier
de la prestation», explique la Cnaf. Parmi les foyers éligibles au RSA
mais qui ne le touchent pas, 54% estiment «connaître le RSA», 35% disent
l'avoir déjà touché par le passé et 11% ne le connaissent pas. Au sein
des 54%, au moins 19% étaient «sûrs de ne pas pouvoir en bénéficier»,
essentiellement parce qu'ils pensent que le dispositif est réservé aux
sans-emploi.
Cette étude révèle que ce sont les couples plutôt que
les personnes seules qui ont plus souvent tendance à ne pas demander le
RSA, surtout s'ils sont sans enfant, car ils peuvent «avoir le
sentiment de mieux se débrouiller financièrement», avance l'étude. De
même, les plus diplômés le demandent moins «en raison de leur croyance
plus forte dans le caractère transitoire de leur situation ou encore
leur refus plus grand de dépendre de l'aide sociale compte tenu de leur
diplôme».
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