L'Humanité, 09/07/2012.
Lors de la conférence nationale du NPA dimanche 8 juillet,
les membres du courant Gauche Anticapitaliste ont choisi de rejoindre le
Front de Gauche. Les dirigeants de celui-ci se réjouissent de
l’aboutissement d’un processus engagé depuis plusieurs semaines, alors
que ce départ affaiblit un peu plus le parti d’Olivier Besancenot.
Le Front de Gauche s’est félicité lundi 9 juillet de la décision des
membres de la Gauche Anticapitaliste de le rejoindre. Ce courant issu du
Nouveau Parti Anticapitaliste est la huitième composante à se rattacher
à l’alliance constituée en 2009. Une réunion avait eu lieu le 27 juin
dernier au cours de laquelle les représentants de G.A. et du Front de
Gauche avaient pu acter leurs accords en matière de programme et de
stratégie, l’officialisation du ralliement n’était donc qu’une question
de jours. La direction du Parti Communiste s’en est réjouie, y voyant
une « preuve supplémentaire de la pertinence du Front de Gauche qui
s’ancre toujours plus dans la réalité politique de notre pays », selon un communiqué.
Double coup dur pour le NPA
Alors que Pierre Laurent se réjouit de la « dynamique [qui] se
poursuit » pour le Front de Gauche, la défection de la Gauche
Anticapitaliste constitue un nouveau coup dur pour le NPA, dont l’avenir
s’obscurcit un peu plus chaque année. Depuis sa création il y a quatre
ans, le parti emmené par Olivier Besancenot a vu partir trois groupes de
militants : Gauche Unitaire en 2009, Convergence Alternative en 2010 et
donc G.A. cette année. Il a également subi un fort recul en termes de
suffrages qui le prive des subventions de l’Etat pour les cinq ans à
venir : la loi impose qu’un parti dépasse 1% des voix dans au moins 50
circonscriptions pour recevoir les aides publiques, et aucun candidat
NPA n’a dépassé 0.80% aux législatives. Cette absence de financement
étatique risque de se faire sentir, puisque les subventions
représentaient environ un tiers du budget du parti en 2010.
« Sans colère mais avec émotion »
Dans une tribune publiée lundi 9 juillet,
les dirigeants de la Gauche Anticapitaliste donnent les raisons de leur
départ du NPA, qui se fait « sans colère mais avec émotion » :
l’incapacité du parti à tirer des enseignements de ses reculs successifs
(élections européennes de 2009, régionales de 2010 et scrutins
nationaux du printemps 2012), le refus d’une réorientation politique qui
semblait s’imposer, ou encore le rejet des alliances stratégiques qui a
conduit à une marginalisation dont la direction ne s’inquiète pas. Les
17 signataires estiment, à l’inverse, qu’ « à l’heure où l’urgence est à
la construction d’un bloc politique et social contre l’austérité, le
Front de Gauche constitue un point d’appui incontournable ».
Ces anciens membres du bureau exécutif de la Ligue Communiste
Révolutionnaire emmenés par Pierre-François Grond, ancien bras droit
d’Olivier Besancenot, ont donc choisi d’opérer ce ralliement afin de
pouvoir être « acteurs » et non plus « spectateurs » de la vie politique
française. Ils pourraient drainer 300 à 500 militants, soit environ 40%
des effectifs du NPA.
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