Clément Rosset fait partie de ces rares philosophes pour lesquels la
musique est un diapason sur lequel se règlent des conduites de vie, des
émotions intenses, et la conscience aiguë du réel. Il a débuté son œuvre en
1961 par La philosophie du tragique
et depuis il n'a cessé de distiller des livres incisifs et clairs, à l'écart
des modes, et qui ont dessiné un style philosophique. Sans emphase, il affronte
la cruauté, le pire, et dénonce toute les tentatives de fuir le réel par un
double imaginaire. Cette lucidité n'est pourtant pas incompatible avec la joie,
au contraire, affirme Clément Rosset. La musique porte cette allégresse, par
excellence. Elle saisit celles et ceux qui l'écoutent, elle donne soudain une
intensité vive à l'existence dénuée de sens. La musique est une danse qui
mobilise plus que le corps, grâce à elle la pensée se délivre des faux
semblants et accède à la joie tragique.
Rencontre avec Santiago Espinosa, philosophe
Vous pourrez entendre au cours de l'émission :
- Le Boléro de Maurice Ravel, sous la direction de Maurice Ravel lui-même enregistré en 1930
- Petrouchka d'Igor Stravinsky, interprété par le Boston Symphony Orchestra sous la direction de Seiji Ozawa
- 3ème mouvement de la Symphonie de Luciano Berio, sous la direction de Luciano Berio lui-même
- Air de Zerline extrait de Don Juan de Wolfgang Amadeus Mozart, interprété par Audrey Mildmay
- Andante de Wolfgang Amadeus Mozart, interprété par Agnès Olier en studio
- Pièce brève et interminable, composition de Clément Rosset interprété par lui-même en studio
- La jolie fille de Perth de Georges Bizet, interprété par Charles Dutoit
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