mardi 2 avril 2013

De l'aveu en politique

Michel Foucault décrivait il y a vingt ans le rôle fondamental de l'aveu dans notre société. L'aveu, contribuant à l'éclosion de la vérité, a contribué à l'apanage d'une société qui avoue.
 
"Faute admise, à moitié pardonnée", dit le proverbe. Mais que devient le mensonge, l'acte de foi du politicien qui prend la parole et s'engage? Quel est le sens de la morale?

Cahuzac : Hollande a pris "acte avec grande sévérité des aveux"


Le Monde


Le président François Hollande et Jérôme Cahuzac, le 4 janvier 2013 à l'Elysée.
Le président François Hollande et Jérôme Cahuzac,
le 4 janvier 2013 à l'Elysée. | AFP/MIGUEL MEDINA

La réaction de François Hollande ne s'est pas fait attendre très longtemps. Le chef de l'Etat a pris "acte avec grande sévérité des aveux de Jérôme Cahuzac", explique un communiqué de l'Elysée. L'ancien ministre du Budget a "commis une impardonnable faute morale" en "niant l'existence de ce compte devant les plus hautes autorités du pays ainsi que devant la représentation nationale". Jérôme Cahuzac a avoué mardi 2 avril avoir détenu des comptes en Suisse pendant des années et en posséder toujours un à Singapour, avec plus d'un demi-million d'euros dessus.
 
Jean-Marc Ayrault a exprimé sa "tristesse et sa consternation". "Un homme politique doit être irréprochable. Il doit, plus que tout autre citoyen, respecter la loi", ajoute dans un communiqué le Premier ministre, pour qui "le mensonge n'est pas acceptable en démocratie".
 
LE PS VEUT QUE CAHUZAC S'EXPLIQUE

Au PS, la plupart des cadres n'en reviennent pas. "Les bras m'en tombent, je n'ai pas de mots", a expliqué Arnaud Montebourg, en déplacement à Marseille. "C'est un rude coup pour la parole publique", a ajouté le ministre du redressement productif, estimant qu'il est "difficile à admettre" que des "déclarations solennelles devant le président de la République et la représentation nationale" soient "fausses".
 
Harlem Désir a lui été "stupéfait" et "choqué par "les faits", "inacceptables " et "le mensonge", selon le porte parole du PS David Assouline. "C'est très grave, il a menti à la représentation nationale", s'est indigné de son côté le porte-parole des députés, Thierry Mandon. Selon lui, Jérôme Cahuzac est "disqualifié moralement" pour "revendiquer un mandat de parlementaire". L'ancien ministre du budget devait réintégrer son poste de député après avoir démissionné du gouvernement.
 
La députée de Paris, Annick Lepetit, souhaite quant à elle que Jérôme Cahuzac revienne à l'Assemblée nationale, pas pour y siéger, mais pour "s'expliquer de son mensonge". L'ancien ministre avait toujours nié devant les parlementaires détenir un compte à l'étranger.

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