Voilà dix-huit ans que Marcel Ophuls n’a pas tourné de film. Non par choix, mais après « le bide », comme il le dit lui-même, de l’impressionnant Veillées d’armes en 1994, plus un mot. Ophuls a 84 ans, il est pétaradant, son regard fait toujours fondre le métal ; il était temps de s’y remettre.
Oui, Marcel Ophuls fait un nouveau film. L’homme du Chagrin et la pitié, d’Hôtel Terminus (Oscar de meilleur Documentaire en 1989), a encore quelque chose à nous dire : nous léguer l’histoire de sa vie.
Défilent
le grand Max Ophuls, son père, la Guerre, la fuite à travers les
Pyrénées, Hollywood, le Japon, la Nouvelle Vague, François Truffaut son
indéfectible ami, Godard, New York, l’Allemagne, la Suisse, Léon (son chien). Le trajet d’une vie pleine, engagée, tapageuse
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Les films de sa vie
Bien sûr, l’œuvre d’Ophuls tourne autour du Chagrin et la pitié.
Œuvre remarquable, tournée en 1969, longtemps interdite par l’ORTF mais
devenue culte, elle ouvre les yeux sur le passé collaborationniste de
la France. Elle impose le cinéma documentaire dans l’ordre de l’histoire
et crée un art du montage virulent, de mauvaise foi, ludique, précis
comme un rasoir. Un mélange jamais vu en France : le talent porté par
les nuages noirs du scandale.
Le Chagrin ne fit qu’ouvrir une liste impressionnante de films, parmi lesquels A sense of loss (1972), The memory of justice (1976), Hôtel Terminus (1989), Veillées d’armes (1994).
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