mercredi 25 juillet 2012

Financer UN VOYAGEUR, le nouveau film de Marcel Ophuls

Voilà dix-huit ans que Marcel Ophuls n’a pas tourné de film. Non par choix, mais après « le bide », comme il le dit lui-même, de l’impressionnant Veillées d’armes en 1994, plus un mot. Ophuls a 84 ans, il est pétaradant, son regard fait toujours fondre le métal ; il était temps de s’y remettre.

Max Ophuls (à gauche) sur le tournage de Lettre d’une inconnue, 1948
Oui, Marcel Ophuls fait un nouveau film. L’homme du Chagrin et la pitié, d’Hôtel Terminus (Oscar de meilleur Documentaire en 1989), a encore quelque chose à nous dire : nous léguer l’histoire de sa vie.
Défilent le grand Max Ophuls, son père, la Guerre, la fuite à travers les Pyrénées, Hollywood, le Japon, la Nouvelle Vague, François Truffaut son indéfectible ami, Godard, New York, l’Allemagne, la Suisse, Léon (son chien). Le trajet d’une vie pleine, engagée, tapageuse

Les films de sa vie

Bien sûr, l’œuvre d’Ophuls tourne autour du Chagrin et la pitié. Œuvre remarquable, tournée en 1969, longtemps interdite par l’ORTF mais devenue culte, elle ouvre les yeux sur le passé collaborationniste de la France. Elle impose le cinéma documentaire dans l’ordre de l’histoire et crée un art du montage virulent, de mauvaise foi, ludique, précis comme un rasoir. Un mélange jamais vu en France : le talent porté par les nuages noirs du scandale. 

Le Chagrin ne fit qu’ouvrir une liste impressionnante de films, parmi lesquels A sense of loss (1972), The memory of justice (1976), Hôtel Terminus (1989), Veillées d’armes (1994).

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