[...] Oui, le vent tourne
en Europe, et du coup, le pari européen de François Hollande ne semble
plus aussi désespéré. A condition de ne pas tomber dans le travers
symétrique à celui de l’Allemagne : s’imaginer qu’on puisse libérer la
croissance en laissant filer à l’infini les déficits. La croissance plus la rigueur, voilà le défi.*
*A condition, aussi, que les Grecs n’emportent pas l’ensemble de
l’édifice (européen) dans leur chute. Que toute économie soit politique, l’homme
malade de l’Europe vient encore d’en administrer la preuve. Au moment
où, autres cieux, autres mœurs, les Français se choisissaient un nouveau
président, les Grecs se rendaient aux urnes pour rendre leur pays
encore plus ingouvernable. (Avec, en prime, l’entrée au parlement d’un
parti franchement nazi). En vertu d’une loi électorale baroque, les
chefs des principales formations d’une assemblée éclatée, dominée par
les démagogues de droite et de gauche, vont se relayer tous les trois
jours pour tenter de trouver une improbable majorité. Désastreuse
conjonction d’une politique européenne incapable d’offrir d’autre
horizon sinon une souffrance sans fin et sans objet, et de
l’irresponsabilité chronique d’un pays dépourvu d’une économie réelle,
d’une classe politique décente et d’un esprit public digne de ce nom.
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