dimanche 10 mai 2009

Environ 60 % des prisons touchées par les blocages

LE MONDE - 04/05/2009


Environ 120 des 194 établissements pénitentiaires français ont été touchés, lundi 4 mai, par le mouvement de "blocage progressif" pour demander notamment des effectifs supplémentaires, organisé par les trois principaux syndicats de surveillants, a annoncé le premier d'entre eux, l'UFAP-UNSA. Le syndicat a également indiqué avoir recensé plus de 4 000 personnes devant les portes, l'administration pénitentiaire (AP) employant 33 000 agents dont 24 300 employés de surveillance.


L'AP a pour sa part fait état de 79 établissements touchés, soit 41 % du total, et de "1 807 agents, soit 7 % des effectifs de surveillants mobilisés". Son communiqué précise qu'à 17 heures, il n'y avait plus que 12 établissements touchés et 181 agents concernés."Trente-huit extractions judiciaires ont connu des retards", ajoute-t-elle. N'ayant pas le droit de grève, les surveillants qui tentaient lundi de bloquer les transferts et extractions de détenus manifestaient à la faveur d'un jour de congé ou d'un détachement syndical.


Les syndicats de surveillants de prison UFAP-UNSA, FO-Pénitentiaire et la CGT-Pénitentiaire ont appelé à "poursuivre et amplifier l'action afin de forcer le gouvernement à ouvrir de réelles et véritables négociations". L'intersyndicale, qui réclame notamment des effectifs supplémentaires, doit être reçue mardi matin à la chancellerie.


Le mouvement touchait essentiellement les maisons d'arrêt, où sont incarcérés prévenus et condamnés à de courtes peines, selon Jean-François Forget, secrétaire général de l'UFAP. A Fresnes, environ 150 surveillants manifestaient, dans la matinée, devant la maison d'arrêt, après en avoir condamné les accès avec des chicanes faites de palettes de bois. A Fleury-Mérogis (Essonne), des fourgons de la gendarmerie ont pu pénétrer dans l'établissement pour procéder à des extractions de détenus, sortant sous les huées des surveillants. Après une bousculade, les gendarmes mobiles sont intervenus à 7 heures pour débloquer une première barricade faite de palettes de chargement installée sur la route menant à la prison. Puis les surveillants ont tenté de bloquer la porte de la maison d'arrêt des hommes, avant d'être délogés par les forces de l'ordre qui ont là aussi utilisé du gaz lacrymogène. Ils ont ensuite bloqué la maison d'arrêt des femmes. Le mouvement a permis de retarder les extractions, c'est -à-dire toutes les sorties de prison, a indiqué Marcel Duredon, secrétaire local FO.

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