Cela devait arriver... Marc L. en a fait le premier l'expérience en France. (voir le lien suivant: http://www.le-tigre.net/Marc-L.html). Le tigre, cet animal majestueux déifié dans certaines régions du monde pour son allure et son élégance, ces longues rayures noires sur le dos, ses pleines moustaches, son poil rouge flamboyant et sa poitrine divinement blanche, prit certes des traits plus "cabots" en désignant en France les brigades du "père Clémenceau" en la personne de ces incorruptibles de la nation. Mais cette fois, il s'est transformé en un animal plus ingrat, plus petit, plus lâche, informe, en frappant bien sûr un grand coup mais si facilement, probablement grâce aux griffes dont il est doté. Il n'est pas moins qu'une fouine dans cette affaire et l'équipe à l'initiative de tout cela aurait bien pu s'octroyer un autre nom d'animal. Un carnivore? assurément! Mais une hyenne ou un chacal: une charogne, quoi... Le petit tigre impuissant dont il est question ici se définit comme un "curieux magazine curieux" qui piste ses proies sur le net, certes comparable à une jungle. "Le prédateur" derrière lequel se cache peut-être une équipe de nouveaux flics à la mode, d'artistes contemporains, a ainsi établi et publié pour la première fois, dans ses colonnes de papier et son site, le portait d'un de ces internautes parfaitement inconnu qui aura malheureusement égrainé ses traces sur la toile. L'animal aura bien sûr confirmé ce que nous savions déjà à savoir que le net constitue une extansion de la sphère publique et regorge d'informations sur ses usagers. Souvenons-nous en somme de cette maxime que certains d'entre nous pourraient regretter: "les paroles s'envolent, les écrits restent". Les moteurs de recherche, tels Google ou autre, les sites de "réseautage social" comme Facebook, Myspace, etc. (qui amènent d'ailleurs à s'interroger sur "le réseauteur" et le "réseauté") les documents numériques: pétitions, photos, circulant çà-et-là sont autant d'éléments qui peuvent être utilisés à charge contre soi. On peut se demander si ce coup de griffe n'est pas le premier d'une longue série de biographies du genre, d'autant que cette pratique est totalement légale dans la mesure où les informations spécifiées sont "librement accessibles" et tout à fait inattaquables sur un plan juridique. Le Tigre nous rappelle donc que nous sommes fichés, mais pas forcément par ceux que nous croyons: par nos proches, nos semblables et tout cela peut s'exprimer sous différentes formes ou à différentes fins, sous l'angle du voyeurisme, sous couvert d'une demande de renseignement, de l'innocence du savoir, de la vengeance... Et ce débalage peut se faire sur la place publique comme devant la lucarne secrète et solitaire d'un simple écran d'ordinateur. Il apparaît aussi nécessaire de considérer cet espace avec prudence, à défaut d'une législation extérieure, disons arbitraire, ou d'une meilleure maîtrise des informations données et échangées, de façon à ce qu'elles ne soient pas "traçables" et encore moins exploitables. Mais cela ne montre-t-il pas les contraintes d'un espace relativement récent et méconnu, apparemment très libre et flexible, ne présentant aucune réelle limite ? On conçoit que cet espace devienne ainsi le lieu de toutes les ambitions et de tous les fantasmes, l'objet d'une nouvelle fable où la fouine se prendrait pour un tigre.
M.Le Chat
M.Le Chat
1 commentaire:
L'exercice dans lequel excellent les auteurs de la revue, appelons le comme on voudra: "portrait Google", "procès d'inquisition", n'est pas le premier quoi qu'on en dise. On compte bien des antécédents. Ces méthodes ne sont pas sans évoquer les pratiques adoptées par quelques habiles DRH, qui avaient ainsi utilisé des informations recueillies sur le net pour disqualifier certains des candidats qui s'étaient présentés à un entretien d'embauche. Amusant, non ?
Enregistrer un commentaire