mercredi 17 décembre 2008

A partir des tableaux de Marc Chagall

Il faut tenter l'acte poétique, entendre les silences et l'éphémère, reprendre l'oralité à son compte, étendre le chant de la prose à l'éternité. De la musique. Violons, cuivres, clarinettes, cors et tubas. Au dehors joue la fanfare hallucinée du Meshugé. Des étoiles et le ciel larmoyant de splendides bleutés. Dans la pénombre d'une nuit monte les notes d'un violon, pour les fiancailles des amants exilés, nostalgique de la vieille Russie. Dans une ronde dansent les animaux de Léautaud, les cris et les joies de l'Arche de Noé, le monde sauvé par l'éclat des couleurs. La barbe rouge d'un homme délesté de mots, une grimace de clown à la place du visage, un oeil clos, l'autre hagard, regarde autant qu'il se donne en spectacle. Voici les failles, l'ivresse des sens d'un monde enfin délivré. Nature rêveuse sans cesse renouvelée par ces lumières vives. L'oubli et le festin de jadis, les flammes de la mémoire, fleurissent et brillent dans le ciel, sous le sceau de l'éternelle inconnue. Un enfant bercé par une femme inconsolable.
Le temple de Marc Chagall.

Aucun commentaire: