jeudi 28 août 2008

Le monde du Meshugah


réveil difficile et tardif dans le constat que des tâches de jardinerie, tonte de la pelouse et arrachage des mauvaises herbes, l'odeur de l'herbe coupée est enivrante, étaient entreprises; sur le chemin menant au bus, le cadavre d'un petit moineau qui de loin paraissait être plutôt une souris gisait sur le trottoir, ainsi que celui d'un furet ou n'était-ce pas plus sûrement une simple banane ou boudin blanc utilisé à des fins de stabilisation des panneaux de travaux publics, sur le talus, presque caché par les herbes, sur la route vers Brest, à hauteur du carrefour entre Thalès et la longue descente vers le Conquet, mais de l'autre côté, c'est à dire cette route sinueuse et déserte qui longe ou accompagne la grande route, celle qui passe près de Thalès, courant de Brest vers le Conquet, empruntée à chaque heure du jour, et la nuit, par les automobilistes, les bus, tout engin à essence, ainsi que par les vélos car une piste cyclable la borde. Lointaine est la fuite ou le retrait avant la course à la recherche d'une torche quand annoncé par un puissant glougloutement, semblable à un appareil digestif en plein travail de digestion, un énorme animal proche du rat traversa le jardin, plus exactement la haie dans toute sa longueur, à vive allure, et la torche enfin trouvée et, une fois dehors, il fut impossible de retrouver sa trace. Aujourd'hui, que se passe-t-il dans cette salle dédiée à l'Internet de la bibliothèque municipale de Brest, pour que de toutes parts, des voix fortes et quémandeuses d'informations troublent le seul pianotement des doigts sur le clavier et par là même la concentration? A côté, un jeune homme porte autour du cou une sorte d'accréditation des Jeudis du port sur laquelle outre le nom de son groupe la fanfare Efferalgand, le lieu ou la cause de la fête, il est écrit ARTISTE, à ce point que se levant fougueusement de son siège dès la montée des marches il sifflote somme seul au monde un air inconnu, peut-être une improvisation. Le ciel persiste dans la grisaille et de partout la plainte est la même, ainsi dans le bus vers Brest, et pas seulement dans les pages Bretagne ou économie ou billets d'humeur du Ouest-France, lors des retrouvailles entre deux anciens du collège saint-Michel, le conducteur du bus, leur offrant le ticket de bus, et une femme en jean et talon qui, accompagnée par sa plus jeune fille, l'aînée est assistante sociale la seconde en deuxième année de médecine, s'en allait récupérer sa voiture au garage de Castel Nevez, sur la route de la Trinité, se racontaient leurs vacances, lui à Fouesnant, sous un temps d'automne, et elle en Vendée où à l'exception d'un matin de pluie il y fit très beau, cette plainte prenant les atours d'une grosse plaisanterie, ah le sud de la France!

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