lundi 15 octobre 2007

Joachim Du Bellay (1522-1560)

Joachim du Bellay naquit en 1522 au château de Turmelière, dans la paroisse de Liré, petit village sur la Loire, en face d'Ancenis. Il devint orphelin très jeune, et fut confié à la tutelle de son frère aîné, René, qui avait 15 ans de plus que lui.
René ne s'occupa guère de son jeune frère, et Joachim eut une enfance solitaire, sans tendresse. Ses premières études semblent avoir été négligées.
Adolescent, il comprit la nécessité de faire des études pour obtenir un emploi honorable : il était le second des fils à une époque où le droit d'aînesse réservait le domaine à l'aîné. Il quitta en 1545 le château familial pour Poitiers où il entreprit des études de droit. A Poitiers, il fit la connaissance de plusieurs humanistes : Jacques Peletier du Mans, Ronsard, etc...
Lorsque, à la rentrée scolaire de l547, Jean Dorat fut nommé Principal du collège de Coqueret (près du Panthéon actuel), il y fit entrer deux de ses élèves, Ronsard et Jean-Antoine de Baïf. Du Bellay les y rejoignit, s'efforça avec passion et ténacité de combler les lacunes de sa scolarité antérieure et d'acquérir une formation littéraire approfondie : il compléta sa connaissance du latin, apprit le grec et découvrit les poètes italiens.
Jacques Peletier, devenu le Principal du collège de Beauvais, rencontrait fréquemment ses amis; il inséra dans le recueil de ses Oeuvres poétiques publiées en 1547, les premiers vers de Ronsard et de du Bellay. Dans cet ouvrage, il mit en pratique les principes qui seront exposés deux ans plus tard par du Bellay dans Défense et Illustration de la langue française (l549).
L'emploi du temps rigoureux de la vie des collèges, à cette époque, explique que l'on puisse à la fois s'instruire et produire des oeuvres personnelles : lever à 4 heures, prière à 5 heures, études jusqu'à 10 heures, colloque; à 10 heures et demi, déjeuner, lecture de textes, en guise de récréation; de 1 heure à 5 heures, études; une heure de conférence, souper à 6 heures et de nouveau, études tard dans la nuit...
C'est dans ces années de labeur passionné que du Bellay, après avoir été le porte-parole de ses condisciples en écrivant Défense et Illustration, composa ses premières oeuvres : la plus importante est l'Olive, recueil de poèmes d'amour publié en 1549.
Même s'il est accompli dans l'enthousiasme, un tel labeur est difficile à supporter pour un jeune homme dont la santé a toujours été fragile. Il est probable que la tuberculose pulmonaire dont il était atteint s'aggrava en 1550 : c'est aussi à cette époque qu'il ressentit les premières atteintes de la surdité. Il avait de plus de graves problèmes d'argent : sa famille n'était pas riche et, sans fortune personnelle, chargé de défendre les intérêts de son neveu, orphelin, il se trouva engagé malgré lui dans une série de procès pour défendre le domaine familial, y dépensant son temps et son argent.
Il eut recours à l'un de ses brillants cousins : Jean du Bellay pour tenter de faire une carrière dans la diplomatie. En 1553, il partit avec lui lorsqu'une nouvelle mission auprès du pape fut confiée au prélat. Il avait, en partant pour Rome, les espoirs qui auraient été ceux de tout humaniste à cette époque : il espérait y parfaire sa culture humaniste et y mener une vie intellectuelle brillante au contact des poètes et des artistes italiens...
La réalité démentit très vite ces rêves...

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